dimanche 13 mars 2011

De Sarajevo à Benghazi

Insupportable Lévy!
Il y a bientôt vingt ans il avait avec quelques complices, persuadé le Président Mitterrand d'aller se poser sur l'aéroport de Sarajevo pour forcer un accès humanitaire vers la ville assiégée.
BHL veux faire bégayer l'Histoire.

La semaine dernière, depuis Bengazi, il prévient l'Elysée qu'il rentre à Paris avec des révolutionnaires Libyens. Le Président les reçoit toutes affaires cessantes et décide d'accréditer un ambassadeur en Cyrénaïque (celui de Tunis fait toujours antichambre à la Kasbah, ses lettres à la main).
Bernard Henri c'est le panache d'un philosophe des lumières qui fait de l'ombre aux diplomates. Le ministre français des Affaires Étrangères -déjà à ce poste lors de la guerre des Balkans- songe à reprendre son cycle de conférences au Canada...

Que va-t-il se passer en Libye ? Selon les indiscrétions recueillies au premier étage du café de Flore, la flotte française ferait route vers le golfe de Syrte pour prêter assistance aux forces d'interposition et ouvrir un corridor humanitaire. Des frappes chirurgicales préventives en Rafale sont envisagées. Des experts des affaires civiles pour la reconstruction seront dépêchés avec les ONG.Un mur sera édifié pour protéger les casques bleus. Des concerts seront donnés au profit des assiégés. D'ici quelques centaines de milliers de morts et deux ou trois années, une conférence internationale aura lieu, des accords seront signés. Alors les méchants seront traduits devant le tribunal pénal international pour répondre de leurs crimes, à l'exception de Khadafi & Sons qui resteront introuvables. Pour faire bonne mesure, quelques bons et authentiques résistants seront également jetés en prison avec les méchants. Pourquoi ? Parce que l'histoire bégaye aussi ses injustices !

La semaine dernière faisant droit à une demande abusive de la Serbie, l'Autriche a emprisonné le héros de Sarajevo, le Général Jovan Divjak.
Rappelons que la guerre des Balkans ne fut pas un conflit religieux entre Bosniaques musulmans, Croates catholiques et Serbes orthodoxes, mais une résistance armée contre un pouvoir fasciste. Le général Divjak est serbe, il commanda la défense de Sarajevo, ville œcuménique à majorité bosniaque. Après la guerre, il prit sa retraite et se consacra à des œuvres caritatives. Les commissions d'enquêtes et le Tribunal Pénal International n'ont rien trouvé à reprocher à ce valeureux soldat; ce qui a mis les chemises brunes de Belgrade et les falsificateurs de l'Histoire en fureur. Pourtant le Général Mladic, le boucher de Srebrenica , tortionnaire d'officiers français coule des jours paisibles en Serbie.
L'Europe est pareillement indifférente au sort du bourreau comme du héros.

Pour remuer les consciences, Jean Hatzfeld grand reporter qui a couvert la guerre de Bosnie vient de cosigner dans « Le Monde », un appel à l'indignation avec… Bernard Henri Lévy.
Encore et toujours lui !

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