dimanche 25 novembre 2018

L'aéro-diplomatie de ben Salman en Tunisie et Algérie

La diplomatie ne peut s'affranchir des contraintes de la géographie. L'Argentine est à 20 heures d'avion de l'Arabie. Cette distance est infranchissable sans escale. Le Prince Mohamed ben Salman (MbS) s'est donc trouvé face à un banal problème de plan de vol pour se rendre au G20 de Buenos Aires jeudi prochain.

Pas question de se poser en Europe où le protocole eut exigé une rencontre au sommet. Or, ni Macron, ni May, ni le roi d'Espagne ne montraient d'empressement pour recevoir inopinément le prince sanglant. En Afrique du Nord, si le Président algérien Bouteflika a fait un signe du doigt qui a été positivement interprété, son voisin le roi du Maroc a retenu son enthousiasme, arguant une indisposition passagère et la charge de son agenda. Seul, le Président salafiste de la Mauritanie s'est précipité pour dérouler le tapis rouge.

En Tunisie, à Carthage et à la Kasbah, on a levé les bras au ciel. Mais les caisses étant vides, il était difficile de faire la fine bouche. Pour quelques milliards de plus mais à contre cœur, l'encombrant touriste sera finalement le bienvenu. Devant l'aérogare pavoisée aux couleurs croisées du sabre et de la liberté, Président et chef de gouvernement seront sagement alignés avec les corps constitués. Les sourires seront crispés. Ce sera la première fois que MbS serrera la main d'autant de démocrates arabes. La contagion est improbable.

Au retour d'Argentine, le problème de la logistique aéro-diplomatique se posera à nouveau.
À moins que d'ici là, MbS ne soit retenu par la justice dans quelque pays vertueux ! C'est une extravagante hypothèse qui fait les délices de la presse algérienne...et la notre.


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