dimanche 28 juin 2009

Tout est fichu

Ce long silence a pu laisser espérer à mes quelques fidèles vautours que la grippe H1N1 m’avait emporté. Patience, ce sera pour l’automne. En attendant je broie du noir, je suis blanc, je me sens sagement cocu.
Depuis une chambre du California j’observe le monde :

Mon world président Barak a fait un beau discours au Caire avant d'aller tacler son french collègue à propos du voile. Causer chiffon au sommet de Caen ! Mais où va-t-on ? L’Histoire du monde tourne autour d’un fichu !

A Versailles le niqab est bien entendu au discours Présiroyal en attendant d'être bientôt l’objet d’une résolution onusienne.

Entre temps, patatras, un avion s’abîme. Paris-Match affiche le trombinoscope des passagers parmi lesquels : une femme voilée, encore ? On cherche toujours la boite noire…

Bongo l’ami sincère des frères français noirs et blancs par une première et ultime infidélité s’en va mourir à Barcelone. C’est un mauvais présage. A-t-il écrit ses mémoires en vue d'une publication posthume ? Se demandent mille six cent vingt quatre politicards qui se penchés sur le linceul…tout blanc.

A Karachi des Français seraient morts pour non-respect des engagements de l’Etat. C’est le comble de la connerie en Rafale. Apprenez Messieurs les X énarques que pour n’importe quel petit vendeur de rue pakistanais une promesse de bakchich c’est sacré : « Que le visage du traitre noircisse ! » Les renégats sont châtiés, pire, ils sont excommuniés de la communauté des commerçants et plus personne ne veut de leur camelote. La reconversion du complexe militaro-industriel français en ONG humanitaire devient urgente.

Le lait sur le feu me rend ombreux. Dans les campagnes les vaches pissent à perte, elles métastasent le climat social de la France profonde. Le pouvoir a bien tort de se voiler la face et de négliger la province d’où naissent les révolutions. Attention, on s’est trop occupé des poules et des porcs grippés, la vache peut redevenir folle et contaminer 60 millions de veaux !

Bonne nouvelle : la guerre d’Iran n’aura pas lieu. Mais j’ai un frisson dans le dos en pensant qu’à quelques cent jours et des poussières près, Bush aurait « géré » les élections iraniennes ! Finalement les propos de Barak sur le voile auront été interprétés par les Perses comme un vote blanc. Le hijab étasunien a du bon !

A Marseille carton rouge pour le Pape noir Diouf. L’OM éternue, la France s’enrhume. La chose est grave. L’Elysée lance l’alerte pandémie black-blanc-beur car l’équilibre communautaire est menacé. Alain Minc est convoqué, Bernard Tapie est réveillé. Comment réparer ? On cherche… ELLE trouve. Qui ? Mais vous savez bien, celle qui murmure à l’Oreille. ELLE dit : qu’une représentante de la minorité visible (ndlr : noire) prenne le portefeuille des sports. Génial ! Le symbole est fort, le casting sera parfait. La France oublie Pape Diouf et acclame la belle Rama nouvelle Ministre de l’effort et de la persévérance.

Madame Yade, on la connaît, elle va instaurer la ségrégation positive vite fait y compris dans le cyclisme l’épreuve de blancs de blancs. Ce ne sera pas facile car celle qui détrônera Janny Longo n’est pas encore née ; malgré sa blanchitude et ses 50 balais, la gamine poursuit tranquillement sa carrière de plus grande championne de tous les temps. Rien ne l’arrête, elle serait bien capable de gagner le prochain Tour d’Iran en tchador ! Rama ma sœur, courrez vite récupérer la gloire de la légende vivante de la petite reine. Suivez son exemple ! Un destin de Présidente vous attend. …Vous rigolez ? Pourtant, le petit Ministre d’il y a quinze ans est bien devenu Chef de l’Etat. Alors !

Premier baptême du feu pour l’éponyme ministre de l’intérieur. Interdira –t-il, comme vient de le faire un pays arabe, le pèlerinage à la Mecque pour cause de grippe porcine ? Un compromis est à l’étude rendant le port du voile obligatoire pour les hommes aussi.

Last California post mortem : Michael Jackson est un noir qui toute sa vie voulût être blanchi, il subit des traitements de peau innombrables et devint tout juste bruni.Le monde entier rend hommage au saltimbanque pédophile mercantilisé qui restera le symbole du mauvais goût de notre temps. Et sa musique ? Bof !

J’écoute Otis Redding, l'âme est noire, je vais mettre le(s) voile(s)…

samedi 13 juin 2009

La danse du ventre

Il y a deux mille deux cents ans Hannibal Barca un aïeul présumé lançait la grande idée de l’Union Pour la Méditerranée. Le fils d’Hamilcar rassemblait alors soixante mille supporters et trente sept éléphants et s’en allait faire le tour des rivages de la belle bleue.

Savez-vous que depuis, pour célébrer la mémoire de cette épopée, les descendants d’Hannibal se réunissent chaque nuit de pleine lune au pied de la colline de Carthage pour festoyer comme il se doit.

Aux dernières bacchanales faute de pachyderme, on sacrifia un énorme mérou que le chef Aloulou accommoda en succulent couscous aux raisins et oignons accompagné d’une brouillade aux harengs de la baltique hélas parfaitement incongrue. Un cousin qui produit un million de cols de nectar avait extrait de ses chais des flacons rares et enivrants. Un autre avait fait venir du pétillant de France et du thé d’Ecosse. Le banquet dressé en forme de « U » facilitait les interpellations paillardes et les esclaffassions. Un peu à l’écart des musiciens orientalisaient des airs de jouissances plaintives repris à cœur et en cœur par la joyeuse assemblée. A l’avancée de la nuit, sans doute mue par quelques effets de lune, la tribu toute entière claquant des mains imposa à l’orchestre des rythmes chtoniens typiquement carthaginois. Sans se faire prier quelques déesses au corps parfait réveillèrent par leurs ondulations lascives l’éclat de vie jusqu’au fond de mes yeux. Il semblait que cette nuit jamais ne s’éteindrait et que pour l’éternité « non delenda Carthago »

Au petit matin, sur le port punique, je pris les nouvelles de la rive nord.
La France a élu triomphalement un couple Germano-norvégien. Elle a voté pour un petit révolutionnaire et une ex- juge d’instruction. Aucun ne sera jamais ni ministre ni président. Ça rassure. Voici qu’enfin Madame la France se méfie de son élite soupière si prompte à virer cuti pour un quignon ou un petit fromage. Elle fait désormais confiance à des immigrés rebelles et insoumis. Attendez-vous à savoir qu’aux prochaines régionales elle élise des carthaginois !
J’apprends aussi que Barak Hussein est allé près de chez moi en Normandie. Et figurez-vous qu’un quidam Percheron pas rond, a réussi l’exploit d’approcher le grand homme malgré les G’men. Mieux, il lui a serré les pinces ! « …j’ai senti les mains chaudes du Président Obama serrer les miennes…j’ai pensé à Martin Luther King « I have a dream »…moi, mon rêve s’est accompli » a déclaré Dominique F. au correspondant de « L’Orne Hebdo ». Waouh ! Il parait que depuis, l’heureux pingouin ne se lave plus les paluches.

Vrai, il s’en passe des bonnes en mon absence. Non seulement la France vote étrange, mais en plus elle idolâtre un arabe noir fils de musulman et amerloque de surcroit.
J’ai hâte de rentrer d’autant que je suis invité à un récital de chansons de Piaf et Brel à l’église Saint-Germain de Patelin, le concert sera suivi d’une méga paëlla dans le jardin « de curé » d’un paroissien.
Y aura-t-il des danseuses du ventre ?

lundi 1 juin 2009

L’épicier

Salam aleykoum ! L’épicier me reconnait, il achève de servir la cliente et se faufile sous le comptoir pour venir m’embrasser. Nos joues se pressent trois fois. « Mon frère » me dit-il, ta visite est signe de chance. Suivent des salamalecs interminables à la mesure de notre affection réciproque. « Comment va ton père… ta mère ? Que Dieu les bénisse ! Comment vont les petits, le grand ? Comment va ma « sœur » (mon épouse) ? J’espère que ta santé va mieux ? Al hamdou lillah ! » A mon tour je m’enquière « Comment va mon (ton) fils Omar ? Comment va la maman d’Omar ? Ta santé ? Tes affaires ? Et toute ta famille (sous entendu tes deux filles) ? Que Dieu leur apporte la joie (sous entendu le mariage). Qu’Allah vous garde tous et que nous soyons toujours réunis…»

Hadj l’épicier m’invite à m’assoir dans un coin à l’entrée du magasin. N’allez pas croire que son établissement ressemble à une superette ! C’est une authentique épicerie arabe. Elle est unique à Paris, c’est la copie conforme des succursales d’Alger, de Tunis, Fez ou Damas. Elle figure dans le guide des touristes japonais. Parole !
Derrière l’imposant comptoir en bois s’entasse un amoncellement de denrées diverses d’où trois vendeurs affairés émergent telles des marionnettes. « Thon à l’huile ou naturel ? Le Sidi Daoud est meilleur que le Manar, trois boites ?...Mloukhia j’en mets combien ? Et quatre poulpes séchés, 50 grammes de boutons de roses, 150 grammes de cumin, un chapelet de piments secs, un kilo de boulgour, un savon de Marseille, un gant de crin, un kilo d’argile, une bouteille d’orgeat…» Ici, le client est roi, il sait ce qu’il veut. Il ordonne, on le sert. C’est pesé, emballé, ficelé, ensaché. Et si c’est lourd on vous porte le tout jusqu’au coffre de votre voiture garée en double file. Avec le sourire, un mot gentil et une botte de menthe en cadeau.

Saïd est « Hadj » car à 50 ans il a fini par accepter d’accompagner son épouse au pèlerinage. C’est un fra-rabe de la banlieue de chez moi, le 78. Français par le sol et le sang : un grand père tombé à Dunkerque, l’autre à Monte-Cassino. Orphelin depuis Charonne. Il a beaucoup fréquenté les universités du temps où il militait dans les rangs baasistes. Après la mort de Michel, Salah et Saddam, le nationalisme l’a abandonné, mais Saïd est resté un rocker de cœur. Par la suite, il est devenu très riche : deux hôtels et une brasserie à Paris, trois immeubles à Canne, une boulangerie industrielle à Lille, une affaire d’import export dirigée par son centralien de fils à Dubaï plus quelques autres babioles à Zurich et Téhéran qui lui rapportent gros.
Cette aisance aurait dû l’incliner à passer son temps à jouer au golf, à fréquenter les casinos, à cajoler les filles au bar du Fouquet’s à prêchi- prêcher à la Closerie des Lilas avec les conseillers de l’Agha Khan. Que non, Saïd s’est payé il y a six ans le rêve de son enfance : une épicerie. Et deux fois par semaine, comme vous et moi pour le tennis ou la galipette, Hadj Saïd joue à l’épicier ! C’est son vice. Il est accroc des odeurs de cannelles et de girofles, des parfums de corète, de coriandre, de henné, des vapeurs d’eau de fleurs d’orangers. Il est maso de pois chiches dans la balance. Son plaisir c’est de rendre la monnaie. Quelques rares amis partagent son secret et viennent de temps en temps boire un verre de thé sur le pas de sa boutique.

On parle du passé, on dénigre, on déchire, on brocarde, on se moque, on ricane, on rit, bref on commente l’actualité des arabes comme si nous n’en étions pas.
« Tiens, il y en a un qui a fait condamner Orange télécom qui lui avait attribué le mot de passe « salarab » ; le juge lui a accordé 8 000 euros de dommages et intérêts » Silence…. « Par rapport à « saljuif » c’est plus ou c’est moins ? » Je lève les yeux en secouant la tête. « Ils ont nommé un aumônier musulman à la gendarmerie, Bouharb (fils de guerre en arabe), je te jure que c’est vrai ! » Silence… « Tu sais comment on s’adresse à un aumônier dans la marine ? Monseigneur ! » Silence… « Alors dans la gendarmerie on l’appellera Ya Sidi (mon Seigneur en arabe)» Je tente une diversion dans le sérieux « A propos tu as vu que le couturier Lacroix a déposé son bilan, tu envisages de reprendre l’affaire ? » Silence… « Je suis en contact avec un fonds de pensions iranien mais les négociations butent sur des détails de bannière et de genoux » ....« Et le club Med ? » Le visage de Hadj s’illumine d’un sourire malicieux « j’ai vendu fissa mes 5% du capital car avec l’arrivée de Bernard Tapie, ça sent la faillite à plein nez! »
On passe aux affaires internationales, on parle des malins petits somalis qui lancent des OPA agressives sur le commerce maritime. On évoque BHO qui doit se rendre cette semaine en Arabie, ira-t-il à la Mecque ? Deviendra t-il Hadj Barak Hussein Obama avant d’aller dire des Takbirat au cimetière de Colleville sous les cameras de Jean-Claude Narcy ?
Retour aux choses sérieuses : l’Europe et les élections de dimanche. Comment voter sans être assuré de perdre ! Notre candidat n’a jamais été élu Saïd en convient ; on marque la pause Mouna, un ange passe…Un réveil sonne…A propos du remaniement inévitable. « Qui gardera les Sceaux? » On tombe d’accord pour écarter les prétendants arabes mâles ou femelles car la justice ce n’est pas un domaine où l’on excelle par atavisme. Alors un juif. « Tu penses à Klarsfeld le patineur ? » Un maçon . « Bauer ? » Finalement on se met d’accord sur Eva Joly, Norvégienne du cercle Eddie Barclay, moins belle que Rachida mais qui porte un si joli nom. A la défense l’idéal serait de remplacer l’actuel ministre par un autre propriétaire de France Galop, Bayrou possède le profil idéal. On cite un outsider Olivier Darrason qui a le mérite d’écouter et de se taire, ou Pierre Lellouche un cousin du pays. A l’intérieur Hadj pense qu’un ministre issu de la diversité est indispensable. « Un hybride comme toi HYB ! » Je refuse tout net. Hadj n’insiste pas. Aux affaires étrangères, poste qui revient selon la tradition à un docteur en médecine, n’importe quel circonciseur fera l’affaire pourvu qu’il s’adjoigne un secrétaire d’Etat dont la première mission sera de faire admettre la France à la Conférence Islamique. Car après tout, il y a davantage de musulmans en France que dans les Emirats Unis ou en Libye. Je développe mes arguments, j’insiste, Hadj l’épicier fini par accepter. Ça fera plaisir à son épouse. Ce sera bon pour le commerce extérieur et la vente du Rafale. BHO sera content, les turques et les Perses aussi. Au plan intérieur c’est le ralliement de 9 000 épiciers bavards et de leurs 15 millions de clients, bref c’est du tout gagnant-gagnant. Long silence……………………….........
On sursaute ! L’e-phone de Hadj Saïd entonne la Marseillaise. Il s’éloigne pour parler, se fige au garde-à-vous.

« Félicitations Hadj Ministre ! »