mardi 28 avril 2020

L'arme biologique pour les nuls


Par ces temps où tous ceux qui savent se servir d'un clavier ou parler devant une caméra épanchent leurs angoisses pour expliquer l'inexplicable, le recours à la géostratégie qui sert à prévoir le pire en échafaudant des hypothèses improbables, n'est pas inutile. 
En cent jours, les populations de cent pays se sont auto-pétrifiés par peur de mourir. La science est impuissante, les gouvernants désemparés. Au café du commerce télévisé, des experts patentés et des journalistes enrôlés répandent les propos infantilisants des ministres de la bande à Griveaux. La responsabilité des média est patente. Aucun d'entre eux n'a osé alerter l'opinion dés janvier, février, ou même début mars alors que d'évidence le cataclysme allait gagner la France et qu'il fallait annuler le foot, la Foire de Paris et les élections. Aucun n'a tiré la sonnette d'alarme. Aucun n'a documenté l'impréparation, l'absence de stocks, le dénuement des hôpitaux, de la police, de l'armée...Aucun n'a sonné le tocsin de la mobilisation. Enfin, aucun n'a exprimé de regrets ni présenté d'excuses.

Raoult Sganarelle !
Pire, cette communication dominante qui anesthésie la raison des journalistes a méthodiquement dénigré les propos de deux sommités, les professeurs Raoult et Montagnier les faisant passer pour des bouffons de Molière au yeux de l'opinion. Il est vrai que ces savants ont tous deux le grand tort d'être des anti-conformistes au franc-parler, des audacieux sans préjugé, des mal fagotés pas coiffés... autant de tares rédhibitoires pour l'élite inféodée à l'argent des cartels et des corporations.
En état de « guerre sanitaire » on a laissé le pays se figer dans la peur de la mort, interdisant l'espoir d'un protocole thérapeutique préconisé par le pape de la virologie dont les échos depuis Marseille résonnaient dans les hôpitaux du monde entier. Pendant des semaines, le Professeur Raoult a été trainé dans la boue. À tel point que pour faire taire les polémiques gauloises et éviter la pandémie du scandale français, le Président de la République a traversé l'hexagone pour aller lui frôler le coude sur la Canebière. C'est extravagant !

Montagnier Diafoirus !
La même opprobre s'est abattue sur Luc Montagnier 87 ans, un actif petit bonhomme haut comme trois pommes, timide, discret, affable. Ses travaux sur le Sida lui ont valu le Prix Lasker puis le Prix Nobel de médecine. C'est une gloire mondiale, une fierté de la République. Il n'a pas sa langue dans sa poche car « je suis hors d'âge, libre d'agir librement, à l'abri de toutes pressions ». Il connait bien la Chine, il a travaillé à Shanghaï et à Wuhan où il était reçu il y a à peine quelques mois. Dans une interview le 17 avril, il révèle que le COVID-19 n'a pas muté depuis l'animal mais a été fabriqué dans un laboratoire. Il est formel : « le génome du Coronavirus possède des séquences du VIH et de la malaria qui ont été introduites par un habile biologiste... du bricolage d'apprenti sorcier qui cherchait probablement à fabriquer un vaccin». La Chine qui a interdit toute publication sur l'origine de la pandémie « doit reconnaître son erreur car l'erreur est humaine » plaide t-il et il ajoute pour répondre à ses détracteurs « le complotiste est celui qui cache la vérité....  mais la vérité scientifique finit toujours par éclater ». 

L'histoire et la légende
Dans un ouvrage publié à New York il y a quelques années, le transfuge Alibekov ancien colonel de l'armée rouge en charge du programme d'armes biologiques raconte un fait surprenant dont toute ressemblance avec des faits récents serait pure coïncidence et fruit du hasard.
En 1979 sur l'île de Sverdvlosk en mer d'Aral, une erreur de positionnement des filtres au laboratoire ultra secret de recherche bactériologique provoque une fuite de particules mortelles. Le responsable local du parti communiste, un certain Boris Eltsine qui deviendra président de la Russie en 1991, ordonne une enquête sur la mort inexpliquée d'une centaine de villageois. Elle attribuera l'hécatombe à l'ingestion de viande avariée sur le marché local. 
Alors, quand le Professeur Montagnier nous assure que l'histoire du pangolin et de la chauve-souris du marché de Wuhan est une légende, on est plutôt tenté de le croire.

La chanson de Guy Béart
La vérité de Montagnier dérange car c'est une bombe à fragmentation à plusieurs dimensions. 
La Chine, reconnue coupable de négligences, pourrait être condamnée à payer la facture planétaire. D'ores et déjà, plusieurs procès ont été intentés aux États-Unis. Les plaignants réclament des milliards de milliards de dédommagements. La vérité du Prix Nobel est tout aussi embarrassante pour le laboratoire de Wuhan conçu et supervisé par la France. La faille dans la sécurité d'un P4 pourrait conduire l'opinion internationale à réclamer la fermeture de toutes les installations semblables. 
Enfin, la vérité du Professeur Luc Montagnier est insupportable à entendre, car elle pourrait conduire sur la piste d'une arme de guerre ; hypothèse terrifiante que les services de renseignements se gardent bien d'exclure. « Le premier qui dit la vérité. Il doit être exécuté » chantait Béart 

La bombe bactériologique, cette inconnue
En 1972 une convention internationale a prononcé l'interdiction de la production et du stockage de substances chimiques et bactériologiques. Tous les membres de l'ONU ont signé à l'exception d'une dizaine de rétifs (dont Israel). Ce traité plein de bonnes intentions a surtout permis de punir à discrétion en allant chercher des poux dans la tête des dictateurs « terroristes » du Soudan, d'Irak, de Syrie...Il n'a pas empêché les riches nations « vertueuses » d'entretenir des laboratoires ultra secrets dont il est impossible de distinguer la fonction civile du militaire. Dans la cinquantaine d'établissements au monde qui manipulent des agents pathogènes biosavety level 4, les chercheurs portent souvent des épaulettes à galons sous leur combinaison blanche. Malgré l'interdiction, les virus et les bactéries restent des armes stratégiques que les grandes puissances ne peuvent négliger. Depuis les temps où l'assaillant catapultait des cadavres infectés dans les villes assiégées les méthodes n'ont pas beaucoup évolué. 

Et si et si...
On comprend que les complotistes paranoïaques – mais pas seulement - se posent d'angoissantes questions : 
Et si les chercheurs chinois avaient mis au point l'arme bactériologique indétectable, ciblée sur des populations génétiquement sélectionnées et avec un vaccin antidote prêt à voler au secours de ceux qui brandiront le drapeau blanc ? 
Et si kolossal finesse, la Chine avait infecté une part (petite) de sa population pour s'innocenter, puis montrer aux autres pays la façon de se confiner pour mieux les affaiblir et les dominer ? 
Élucubrations cauchemardesques car cela signifierait que l'armée chinoise aurait été en capacité de modéliser les conséquences de la pandémie dans le monde: frayeurs collectives, économies à l'arrêt, pétrole au dessous de zéro.... défenses nationales neutralisées, régiments alités, escadres à quai,  sous-marins nucléaires faisant surface, ciel sans avion …
Enfin, le fin du fin des complotistes: si la bombe avait été déposée à Wuhan par une puissance étrangère malintentionnée et que l'arme devenue incontrôlable s'était retournée contre son instigatrice ? 
De fait, jamais depuis Pearl Harbor, les Etats-Unis n'ont été aussi vulnérables. En mer de Chine et dans le Golfe Persique, leur suprématie est menacée par la faible disponibilité de leurs armées. La débâcle sanitaire a dangereusement exacerbé la guerre froide Sino-US. Donald Trump alimente personnellement au goutte à goutte la thèse du complot. « nous n'oublierons jamais tous ces gens sacrifiés à cause d'une incompétence ou peut-être autre chose ! » Les Chinois sont fous de rage.

Les oies, les chiens et les autres
Rome pendant cent ans, a honoré les descendantes des oies du Capitole mais empalé des générations de chiens coupables de n'avoir pas aboyé. Tous les dirigeants savaient l'éventualité d'un « accident bactériologique » ; peu d'entre eux l'on retenu comme vraisemblable. Les Chinois, les Sud Coréens, les Taiwanais, les Vietnamiens, les Japonais, les Allemands...et quelques autres y étaient préparés. Partout ailleurs, les populations se sont retrouvées désarmées : sans masque, sans désinfectant, sans blouse, sans test... Ironie macabre, ces équipements vitaux à trois sous qui valent à présent de l'or, sont disponibles dans le pays dont les USA, GB, France, dénoncent l'opacité et les cachoteries. Pour le Président Macron, « il y a manifestement des choses qui se sont passées qu'on ne sait pas. Il appartient à la Chine de les dire...» relayant ainsi les propos du Professeur Montagnier. Dans un bavardage littéraire brillant accordé au Financial Times, il reprend l'apophtegme de Hegel (sans le citer) : « Ce n'est qu'au début du crépuscule que la Chouette de Minerve prend son envol ». Par ce tortueux sous entendu philosophique qu'il affectionne, il confesse la même conviction que celle du Prix Nobel : la vérité ne peut pas être dissimulée éternellement.

Attention Trumperie
En attendant, il faudra bien trouver un bouc émissaire. On se souvient que les Irakiens qui n'y étaient pour rien, ont payé au centuple les 3 000 victimes du WTC. Qui règlera l'addition du Coronavirus ? La Chine est trop puissance « too big to fall » Son satellite la Corée du Nord est une cible risquée. Alors l'Iran ? Pas assez riche pour compenser les pertes. La Libye peut-être ? L'Arabie ? Dans les fables de La Fontaine, c'est l'agneau ou l'âne qui est sacrifié;  dans la ménagerie géopolitique des nations, ils sont légion. Reste qu'à l'approche des élections dans le nouveau monde, le pire est à craindre: une énorme Trumperie!

https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/32184-EXCLUSIF-Pour-Pr-Montagnier-SARS-CoV-2-serait-virus-manipule-Chinois-l-ADN-de-VIH-podcast
https://www.strategic-culture.org/news/2020/04/30/big-pharma-beware-dr-montagnier-shines-new-light-on-covid-19-and-the-future-of-medicine/
https://twitter.com/CNEWS/status/1251080850562834432
https://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/1982-et-si-une-guerre-bacteriologique-touchait-la-france/

https://www.ft.com/content/9667bd73-a809-497e-a3ca-8781c0549901

jeudi 9 avril 2020

La Tunisie de Bessis, le Bourguiba de Le Gendre

Le 6 avril 2000, la dépouille mortelle du grand homme était quasi subrepticement déposée dans le caveau du monument qu'il avait eu la précaution d'édifier à Monastir. En épitaphe il avait choisi : « Bourguiba, fondateur de la Tunisie moderne, libérateur de la femme ». 13 ans auparavant, en novembre 1987 une poignée de traitres dont on maudit encore les noms l'avaient chassé de Carthage pour se partager les reliques de son oeuvre. Il est passé beaucoup d'eau sous les ponts depuis, mais ni les dénigrements, ni les faux témoignages, ni les récits tronqués galvaudés dans les salons tunisois n'ont réussi à altérer la gloire du personnage que le peuple tunisien a canonisé pour l'éternité. Aujourd'hui encore, toutes générations confondues, quand dans la foule quelqu'un crie son nom, les hommes applaudissent en scandant « yahyia » (vive) et les femmes lancent des youyou stridents. 
La Tunisie est à 750km de vol d'oiseau de la côte d'Azur ; et pourtant, que sait-on de ce pays hormis les souvenirs fugitifs d'une escapade estivale « tout inclus » et des clichés rapportés dans les bagages d'une mémoire souriante ? Deux parutions aident à comprendre la maturité politique d'un peuple subtil qui se confond avec la mémoire omniprésente de son fondateur : Habib Bourguiba.
Dans la famille Bessis on écrit l'histoire de la Tunisie de mère en fille. Il faudra d'ailleurs un jour réunir en un seul ouvrage l'oeuvre de ces deux grandes historiennes tunisiennes. Dans la lignée de sa maman Juliette aujourd'hui disparue, Sophie Bessis écrit comme elle milite : avec la force de ses convictions. Si sa biographie de Bourguiba publiée en 1988 avec Sohail Belhassen est une très honnête référence, son « Histoire de la Tunisie de Carthage à nos jours » chez Tallandier qui la complète le deviendra aussi. Rédiger trois mille ans d'histoire en cinq cents pages, cribler l'important pour ne retenir que l'essentiel, permet de mesurer les profondeurs du passé et de comprendre la réalité de ce petit pays singulier. Au sortir de cet ouvrage très savant écrit simplement et qui se lit comme un roman, on se demande en quels termes on pourrait le résumer. Deux mots suffiront : Tunisie, du nom dérivé de sa capitale qui était encore inusité il y a seulement deux siècles, et Bourguiba, nommé au fil des pages plus de cent fois. Ni hasard ni complaisance, mais nécessité de rendre compte de l'évidence : à contempler les siècles depuis la colline de Carthage, le pays et son libérateur seront à jamais associé. Sophie Bessis consacre à Bourguiba la moitié de son ouvrage. Cette mise en perspective est inéquitable mais juste. L'historienne tunisienne n'échappe pas au déterminisme involontaire de l'empreinte de sa génération. Car à force de répéter inlassablement qu'il avait sauvé le pays, à se mesurer à ses plus illustres prédécesseurs carthaginois, Bourguiba de son vivant avait réussi à imposer aux Tunisiens le récit de sa légende. Comparaison n'est pas raison, mais qui oserait écrire une histoire de France dans laquelle de Gaulle occuperait une place de même proportion ? Ce n'est pourtant que justice car à l'inverse du passé de la France, celui de la Tunisie est sorti du néant après plus de vingt siècles de provincialisme insignifiant. Depuis la chute de Carthage jusqu'à l'indépendance en mars 1956, aucun événement retentissant ne s'y est produit. Les escarmouches tribales, le passage des croisés, les rixes de barbaresques, autant de péripéties passionnantes, mais qui n'ont pas modifié la place du pays dans le monde. L'islamisation et bien plus tard la colonisation turque puis française façonneront la culture d'une petite bourgeoisie côtière de quelque milliers d'habitants sans cimenter l'unité ni créer l'identité d'une nation. Bourguiba fut l'homme providentiel de la renaissance d'un pays oublié, c'est pourquoi, de lui tout Tunisien est un peu l'héritier. Le peuple instruit et mature a fait la révolution en 2011, il a gagné sa liberté et fondé des institutions démocratiques. La description de ces étapes grandioses qui ont marqué le monde s'achève en 2014. Depuis, l'ouvrage mériterait le supplément d'une bonne centaine de pages que les lecteurs attendent avec impatience.
Bertrand Le Gendre, universitaire et ancien rédacteur en chef du quotidien Le Monde, consacre au père de la Tunisie moderne un monumental « Bourguiba » publié chez Fayard. Il fallait oser. Car si Sophie Bessis est à l'aise pour comprendre les subtilités de comportement entre beldi et barrani (tunisois et provincial) et percevoir l'influence des daggaza (sorcières) et les mille et autres étrangetés comportementales des Tunisiens, Le Gendre qui n'est pas du tonneau a seulement épousé la Tunisie. Sa contribution de traqueur méthodique et scrupuleux de l'Histoire est précieuse car les ouvrages de référence sur le fondateur de la Tunisie moderne sont rares. À l'exception de celui de Chedli Klibi, Radioscopie d'un règne (Tunis Déméter éditions) et de ceux précitées, les innombrables témoignages de tunisiens sur Bourguiba rabaissent le sujet au niveau de leurs auteurs en mal de notoriété. Tous parlent d'eux au lieu de parler de lui. Aux antipodes, la biographie de Bertrand Le Gendre est un remarquable travail de fourmi qui s'affranchit des préjugés pour nous livrer un reflet sans retouche de l'homme tel qu'il fut perçu par ses contemporains. En collectant des sources inédites, en épluchant les archives, l'auteur éclaire la dimension hors normes que le personnage réussit à imposer au delà  des frontières de son dérisoire petit pays. « Les grands hommes sont ceux dont les fautes ne comptent pas ». Celles de Bourguiba ont été innombrables, mais toutes gommées par de fulgurantes audaces. Le combattant suprême hypnotisait ceux qui tombaient dans le faisceau de son regard bleu. Un séducteur hors pair, un tribun fascinant, une intelligence prédictive stupéfiante. Un homme de théâtre aussi, qui jouait son personnage dès qu'il quittait le seuil de sa chambre, un grand dépressif par intermittence ou circonstance, mais qui entretenait sa bonne santé physique. Un mangeur d'homme qui savait s'entourer des meilleurs collaborateurs pour mieux les détruire avant qu'ils ne lui fassent de l'ombre. Pour raison d'état, il évincera même Wassila son épouse dont il était amoureux à pleurer.
Bertrand Le Gendre rapporte une foule d'anecdotes inédites comme celle d'un Edgar Faure coursant Bourguiba dans les couloirs de Matignon pour le faire revenir à la table de négociation ou encore, bien plus tard, celle d’un Jacques Chirac estomaqué par la leçon de morale politique que lui infligea le Président tunisien qu'il pensait gâteux. L'auteur de « Bourguiba » a ratissé au peigne fin les archives diplomatiques et croisé les récits des témoins survivants. Le résultat impressionnant se hisse au niveau des biographies de Jean Lacouture ou de Jean Daniel que Bourguiba tenait en grande estime. 
Sur la Tunisie ? Voyez Sophie Bessis... et Bertrand Le Gendre aussi.



mardi 7 avril 2020

Au secours la Chine !


Quand en vain on cherche ses mots, on emprunte des citations. En voici plusieurs de circonstance. La première, ponctuée par Luchini est ânonnée par les écoliers : « c'est un mal qui répand la terreur,...ils ne mourront pas tous mais tous seront frappés ». La seconde est le titre d'un essai écrit il y a cinquante ans par un gaulliste honni des gauchistes :  « Quand la Chine s'éveillera,... le monde tremblera »
Nous vivons la peur décrite par La Fontaine dans un monde qui tremble comme l'avait prédit Alain Peyrefitte. Hors de portée d'haleine, les trois quart des humains se croisent en apnée. La vague emporte les anciens, coupables d'avoir ignoré l'avenir. Heureuse consolation elle épargne la jeunesse, justice du destin des hommes car Dieu est absent. La Mecque est vide, le Vatican désert, Boudha est seul, les lamentations du mur confinées. Même les évangélistes prêchent à distance car tous ceux qui se rassemblent en prière sont décimés. L'opium du peuple est en manque ; au figuré comme au propre d'ailleurs car la route de la drogue est également fermée.
La troisième citation n'appelle pas de commentaire : « Une seule étincelle peut allumer un feu de prairie ».  Mao Tsetoung
La Chine communiste domine le monde 
On jugera la gouvernance de chaque peuple au sortir de la pandémie. Non seulement la Chine de Xi Jinping a été exemplaire pour protéger les siens, mais elle a sauvé des millions de vies à travers le monde en les approvisionnant à flot continu de masques, de respirateurs, de médicaments. Au classement des nations vertueuses elle se hisse au sommet. Gouverner, c'est prévoir. Pékin avait anticipé le scénario catastrophe. Le principe de précaution est un investissement ; on n'improvise pas la construction en 10 jours d'un méga hôpital de 2 800 lits ! De son coté, Washington pourtant prévenu par tous les spécialistes en charge de sa sécurité est resté l'arme au pied. Paris pareillement informé des risques a fait l'autruche pour économiser des bouts de chandelles. C'est la preuve de leur médiocrité. Le prix de leur insouciance sera lourd à payer. À la télévision française, ceux-la même qui ont menti aux Français , ont le culot d'aller chercher la paille dans l'oeil du voisin et de chinoiser les chiffres des victimes de Wuhan. Outre-atlantique, l'arrogance et l'égoïsme sont de mise. Voici Trump qui interdit l'exportation de masques vers le Canada. Qu'importe, les gouvernants chinois y suppléeront massivement ne serait-ce que pour honorer la mémoire du Docteur Norman Bethune héroïque compagnon de Mao. En Chine, le temps long prend tout son temps. Alors que naissance et mort bornent l'existence étroite de l'occidental, l'asiatique, héritier en conscience du lègue de ses ancêtres, est l'ouvrier de ses arrières arrières petits enfants. 
Le marxisme léninisme triomphant
Globalisation, libéralisme, loi du marché...que de mots devenus imprononçables. Le New York Time évoque le désir de socialisme, Macron-Le Maire parlent de nationalisation des moyens de production stratégiques. Après que la Chine communiste ait domestiqué ses capitalistes au service de sa phénoménale croissance, l'Occident découvre les vertus du collectivisme par le constat que la bourse de Pékin a beaucoup moins dévissé que le Dow Jones. Au sortir de la mondialisation sauvage, le marxisme léninisme est triomphant. La Chine est en posture d'oligopole sur le marché de l'énergie et de monopole pour tous les biens manufacturés. Seule a avoir su juguler l'épidémie (avec la Corée du Sud), elle achètera et vendra désormais aux prix qu'elle aura fixé. Au gré des transactions, les accords de Brenton Woods prendront du plomb dans l'aile si les contrats de compensation et les échanges libellés en Yuan se généralisent. Après avoir dominé le marché de la sous-traitance, les entreprises chinoises, soutenues par les réserves excédentaires de l'État vont racheter à bas prix les actions de leurs clients. C'est le monde d'hier à l'envers.
L'intelligence artificielle sera le genre humain 
L'après Covid 19 sera le Covid 20 ou le 21 etc.. Ces séquences de pandémie imposeront un nouvel ordre sanitaire planétaire car l'éradication de la grippe du moment par la vaccination ne prémunira pas l'humanité des risques d'infections respiratoires nouvelles. De même que la peur de Ben Laden a entrainé des mesures de contrôle et de fouille dans tous les lieux publics, Coronavirus va soumettre les déplacements de chaque individu à la production d'un passeport sanitaire numérique traçable. Il sera d'abord imposé aux voyageurs étrangers puis étendu à tous les habitants. Il est probable que l'OMS se dotera d'un « Conseil de Sécurité » pour dire la loi médicale internationale. La géographie tracera des zones de pureté  variable. L'Asie sera saine, l'Europe et l'Amérique à risque modéré, l'Afrique confinée sera un lazaret. Tout comme les troupeaux de bovins qui sont marqués à l'oreille d'une étiquette avec un code barre depuis l'épidémie de vache folle, chaque bipède reconnaissable malgré sa face masquée sera recensé, identifié, localisé... L'intelligence artificielle sera le genre humain.
La guerre ?
Par trois fois Macron en a martelé le nom. Le Président est un rhéteur qui connait le sens des mots. À quoi faisait-il allusion ? Au combat sanitaire, à la chute de la bourse, aux usines qui ferment, au crépuscule économique qui s'annonce ?... Les menaces sont multiformes. Les plus alarmantes sont celles qui attentent à la souveraineté ; à la grandeur aurait dit Charles de Gaulle.
En moins de cent jours, la géopolitique du monde a changé. L'Europe qui se prétendait Union a démontré – ce que l'on savait déjà - qu'elle n'est qu'un marché commun de marchandises et de capitaux. Elle impuissante est désarmée car elle n'a jamais préparé la défense de ses intérêts vitaux. La solidarité du couple franco-allemand s'est limité à la délocalisation de quelques lits de réanimation. Et les Italiens, les Espagnols, les Portugais retiendront la leçon du chacun pour soi européen alors que Chine, Corée du Sud, Cuba, Turquie ... répondent à leurs appels. Les alliances d'hier sont défaites, un nouvel ordre mondial est en formation. La route de la soie est celle de la santé. Tous l'emprunteront car il n'y a pas d'alternative
Heureusement, le pire n'est pas certain 
Les Etats Unis ont la fièvre. Tous les clignotants sont au rouge, surtout ceux de la sécurité nationale. Les portes-avions et les sous-marins sont confinés, les forces stratégiques grippées. Le Président Trump vient de déléguer à son gendre Kushner la défense du pays contre l'épidémie. Nul n'est rassuré. Au Pentagone, les généraux qui mettent à jour les forces et les faiblesses du dispositif de la première armée du monde font le constat de sa tragique vulnérabilité. Si demain une autre crise venait s'ajouter à la crise ? Et si ses ennemis - qui sont nombreux - décidaient de lui donner l'estocade ? Enfin, si se sachant dénudée, l'Amérique prenait peur et déclenchait une attaque « préventive » contre ses supposés ennemis ? Alors, la cascade de calamités qui s'abattront sur la planète ne pouvant être décrite avec des mots, il faudra pour répondre à ces trois suppositions rechercher d'autres citations.