mardi 7 avril 2020

Au secours la Chine !


Quand en vain on cherche ses mots, on emprunte des citations. En voici plusieurs de circonstance. La première, ponctuée par Luchini est ânonnée par les écoliers : « c'est un mal qui répand la terreur,...ils ne mourront pas tous mais tous seront frappés ». La seconde est le titre d'un essai écrit il y a cinquante ans par un gaulliste honni des gauchistes :  « Quand la Chine s'éveillera,... le monde tremblera »
Nous vivons la peur décrite par La Fontaine dans un monde qui tremble comme l'avait prédit Alain Peyrefitte. Hors de portée d'haleine, les trois quart des humains se croisent en apnée. La vague emporte les anciens, coupables d'avoir ignoré l'avenir. Heureuse consolation elle épargne la jeunesse, justice du destin des hommes car Dieu est absent. La Mecque est vide, le Vatican désert, Boudha est seul, les lamentations du mur confinées. Même les évangélistes prêchent à distance car tous ceux qui se rassemblent en prière sont décimés. L'opium du peuple est en manque ; au figuré comme au propre d'ailleurs car la route de la drogue est également fermée.
La troisième citation n'appelle pas de commentaire : « Une seule étincelle peut allumer un feu de prairie ».  Mao Tsetoung
La Chine communiste domine le monde 
On jugera la gouvernance de chaque peuple au sortir de la pandémie. Non seulement la Chine de Xi Jinping a été exemplaire pour protéger les siens, mais elle a sauvé des millions de vies à travers le monde en les approvisionnant à flot continu de masques, de respirateurs, de médicaments. Au classement des nations vertueuses elle se hisse au sommet. Gouverner, c'est prévoir. Pékin avait anticipé le scénario catastrophe. Le principe de précaution est un investissement ; on n'improvise pas la construction en 10 jours d'un méga hôpital de 2 800 lits ! De son coté, Washington pourtant prévenu par tous les spécialistes en charge de sa sécurité est resté l'arme au pied. Paris pareillement informé des risques a fait l'autruche pour économiser des bouts de chandelles. C'est la preuve de leur médiocrité. Le prix de leur insouciance sera lourd à payer. À la télévision française, ceux-la même qui ont menti aux Français , ont le culot d'aller chercher la paille dans l'oeil du voisin et de chinoiser les chiffres des victimes de Wuhan. Outre-atlantique, l'arrogance et l'égoïsme sont de mise. Voici Trump qui interdit l'exportation de masques vers le Canada. Qu'importe, les gouvernants chinois y suppléeront massivement ne serait-ce que pour honorer la mémoire du Docteur Norman Bethune héroïque compagnon de Mao. En Chine, le temps long prend tout son temps. Alors que naissance et mort bornent l'existence étroite de l'occidental, l'asiatique, héritier en conscience du lègue de ses ancêtres, est l'ouvrier de ses arrières arrières petits enfants. 
Le marxisme léninisme triomphant
Globalisation, libéralisme, loi du marché...que de mots devenus imprononçables. Le New York Time évoque le désir de socialisme, Macron-Le Maire parlent de nationalisation des moyens de production stratégiques. Après que la Chine communiste ait domestiqué ses capitalistes au service de sa phénoménale croissance, l'Occident découvre les vertus du collectivisme par le constat que la bourse de Pékin a beaucoup moins dévissé que le Dow Jones. Au sortir de la mondialisation sauvage, le marxisme léninisme est triomphant. La Chine est en posture d'oligopole sur le marché de l'énergie et de monopole pour tous les biens manufacturés. Seule a avoir su juguler l'épidémie (avec la Corée du Sud), elle achètera et vendra désormais aux prix qu'elle aura fixé. Au gré des transactions, les accords de Brenton Woods prendront du plomb dans l'aile si les contrats de compensation et les échanges libellés en Yuan se généralisent. Après avoir dominé le marché de la sous-traitance, les entreprises chinoises, soutenues par les réserves excédentaires de l'État vont racheter à bas prix les actions de leurs clients. C'est le monde d'hier à l'envers.
L'intelligence artificielle sera le genre humain 
L'après Covid 19 sera le Covid 20 ou le 21 etc.. Ces séquences de pandémie imposeront un nouvel ordre sanitaire planétaire car l'éradication de la grippe du moment par la vaccination ne prémunira pas l'humanité des risques d'infections respiratoires nouvelles. De même que la peur de Ben Laden a entrainé des mesures de contrôle et de fouille dans tous les lieux publics, Coronavirus va soumettre les déplacements de chaque individu à la production d'un passeport sanitaire numérique traçable. Il sera d'abord imposé aux voyageurs étrangers puis étendu à tous les habitants. Il est probable que l'OMS se dotera d'un « Conseil de Sécurité » pour dire la loi médicale internationale. La géographie tracera des zones de pureté  variable. L'Asie sera saine, l'Europe et l'Amérique à risque modéré, l'Afrique confinée sera un lazaret. Tout comme les troupeaux de bovins qui sont marqués à l'oreille d'une étiquette avec un code barre depuis l'épidémie de vache folle, chaque bipède reconnaissable malgré sa face masquée sera recensé, identifié, localisé... L'intelligence artificielle sera le genre humain.
La guerre ?
Par trois fois Macron en a martelé le nom. Le Président est un rhéteur qui connait le sens des mots. À quoi faisait-il allusion ? Au combat sanitaire, à la chute de la bourse, aux usines qui ferment, au crépuscule économique qui s'annonce ?... Les menaces sont multiformes. Les plus alarmantes sont celles qui attentent à la souveraineté ; à la grandeur aurait dit Charles de Gaulle.
En moins de cent jours, la géopolitique du monde a changé. L'Europe qui se prétendait Union a démontré – ce que l'on savait déjà - qu'elle n'est qu'un marché commun de marchandises et de capitaux. Elle impuissante est désarmée car elle n'a jamais préparé la défense de ses intérêts vitaux. La solidarité du couple franco-allemand s'est limité à la délocalisation de quelques lits de réanimation. Et les Italiens, les Espagnols, les Portugais retiendront la leçon du chacun pour soi européen alors que Chine, Corée du Sud, Cuba, Turquie ... répondent à leurs appels. Les alliances d'hier sont défaites, un nouvel ordre mondial est en formation. La route de la soie est celle de la santé. Tous l'emprunteront car il n'y a pas d'alternative
Heureusement, le pire n'est pas certain 
Les Etats Unis ont la fièvre. Tous les clignotants sont au rouge, surtout ceux de la sécurité nationale. Les portes-avions et les sous-marins sont confinés, les forces stratégiques grippées. Le Président Trump vient de déléguer à son gendre Kushner la défense du pays contre l'épidémie. Nul n'est rassuré. Au Pentagone, les généraux qui mettent à jour les forces et les faiblesses du dispositif de la première armée du monde font le constat de sa tragique vulnérabilité. Si demain une autre crise venait s'ajouter à la crise ? Et si ses ennemis - qui sont nombreux - décidaient de lui donner l'estocade ? Enfin, si se sachant dénudée, l'Amérique prenait peur et déclenchait une attaque « préventive » contre ses supposés ennemis ? Alors, la cascade de calamités qui s'abattront sur la planète ne pouvant être décrite avec des mots, il faudra pour répondre à ces trois suppositions rechercher d'autres citations.


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