vendredi 27 mars 2009

Le Pape et la charia

Je ne vois pas au nom de quels principes, je m’interdirais de donner mon avis sur les propos du Pape. Ce n’est pas parce que je n’ai rien à dire que je vais me taire ! Sinon à quoi servirait ce blog, je vous le demande ?

Il faut d’abord resituer le contexte. Le saint père est dans les airs, entre ciel et terre, tranquillement installé sur le saint siège de son papaéronef. Il bavasse avec des journalistes en picorant des pets de nones, un verre de Chartreuse glacée à la main.
Dans la cabine de pilotage, c’est la routine, l’équipage tente en vain de tromper l’ennui en écoutant les conversations de la cabine. Il ne s’agit pas d’espionnage, mais d’une mesure de sécurité obligatoire dans le transport aérien depuis l’histoire des tours . « Ma ! Qu’est-ce qui nous les gonfle grave avec leurs bigoteries, y pourraient pas parler des choses de la vie ? » Soupire le commandant « Et si on leur mettait un petit coup d’oxygène ? » Suggère le copilote en triturant quelques manettes.
Il faut dire que dans les jets, l’équipage en jouant sur la composition de l’air peut facilement assoupir ou euphoriser les passagers. Le maître d’hôtel est mis dans la confidence ; il est chargé d’aller servir au Saint Père une limonade au gingembre et un éclair au chocolat encadré de deux religieuses.
En cabine, l’ambiance ne tarde pas à se détendre. Un journaliste dument accrédité par le Vatican mais qui est également généreusement et discrètement appointé par Durex, entreprise monopolistique du secteur ra dada, lance un ballon d’essai. La manœuvre commerciale est grossière. Pensez ! Le Pape qui est branché sur l’au-delà sait tout, voit tout, devine tout. Il refuse tout net de se prêter à une opération de marketing caoutchouteuse.
Aldo qui a tout entendu songe que les propos papaux seront bientôt repris par le monde entier. En attendant, l’info vaut de l’or, il y a un paquet à gagner. Il appelle immédiatement sur la fréquence cryptée son agent de change à Zurich.

Pendant ce temps à l’arrière de l’appareil, les deux arabes de service (diversité oblige) : Mgr Selim Sayegh l’Evêque d’Amman et son ami Fouad Twal, Archevêque de Tunis achèvent leurs mezzés en regardant le programme télé d’Al Jezzirah. Vous savez, la chaine d’information qui en dix ans a fait du peuple arabe le mieux informé de la terre !
Le thème de l’émission est : « le sport est-il compatible avec la loi islamique ? » Pour en débattre, l’animateur a rassemblé un panel de personnalités du monde sportif et religieux. Un joueur célèbre argumente « Sur le terrain, il n’y a qu’une loi : celle du sport. La charia n’a pas à se mêler de nos règles » Il ajoute « Imaginez qu’un joueur ait une jambe fracturée par un tacle ? Vous n’allez tout de même pas appliquer la loi du talion à la place du carton rouge? »
Le barbu au regard d’ange qui lui fait face prend une inspiration profonde avant de lâcher en martelant ses mots : « celui par qui la jambe a été cassée aura sa jambe brisée à son tour ! » Brouhaha dans le studio, tous les invités vitupèrent, les insultes fusent… Le barbu imperturbable répète sa sentence.

Monseigneur Selim se penche vers Monseigneur Fouad « Dieu préserve notre Eglise de ce genre de dérive intégriste ! Heureusement le Saint Père veille, allons le rejoindre à l’avant! »

Vous voulez mon avis ? Faites et pratiquez votre propre religion !

lundi 23 mars 2009

Monsieur la souris

« Monsieur la souris. J’échange ma dent contre 20€. Merci. »

Le message est écrit sur une petite enveloppe contenant la dent de lait glissée sous l’oreiller. La souris généreuse a laissé un billet pour l’achat d’un DVD. Mon fils agé de 6 ans et 27 dents a fait le calcul de son pécule buccal : l’écran plasma devient accessible !
Il a aussi appris à mes dépens que l’argent vient en dormant.

Je ne sais d’où vient cette coutume, les explications de wikipédia se résument à une certitude : le mythe est antérieur à l’économie de marché. Mais quels sont les effets de cette tradition sur la construction du « moi » de mon gamin mien ? Je culpabilise en songeant que j’aurais du poser la question à Françoise Dolto où à défaut à Carlos son chanteur de fils, l’inoubliable interprète de« mon Tirlipon sur ton Chiwawa ». Comment Dolto s’est-elle comportée avec la première dent de son petit monstre ? Il doit bien y avoir une thèse sur le sujet non ?

Le rituel de la souris est-il bénéfique ou désastreux pour l’enfant ? Il contribue sans doute à lui faire prendre conscience de la « valeur » de son corps. Plus tard, en cas de besoin, il monnayera plus facilement le doublon d’un organe comme le font les petits africains désargentés. « Papa, combien tu crois que la souris me donnera pour un rein ou un œil ? » HORREUR !
Allons, cessons de regarder le mauvais coté des choses. Devenu célèbre, une mèche de cheveux du grand homme ou une rognure d’ongle vaudra de l’argent, un suaire « emprunté » s’envolera vers des sommets astronomiques…

- « Allo ? Je suis François-Xavier Laratiche de la Caisse-Ecureuil-Populaire. La directrice de l’école nous a mis au courant pour la dent de votre fils ! Je voulais vous présenter notre Plan Epargne Dents qui est un nouveau support très performant destiné à financer les études supérieur de votre enfant… » Je demande au pseudo François-Xavier des nouvelles du temps à Casablanca et lui dis que je n’attends rien de personne hors des bienfaits d’Allah….J’adore en effet, réveiller l’islam qui sommeille chez les opérateurs des call-center ! C’est mon péché mignon !

Cette fois le téléacteur n’apprécie pas trop, il dit être Shlomo de Tel Aviv ! On discute... De fil en aiguille, on cause de tout, de rien et du principal. Il me promet d’appeler le Hamas.

Merci Monsieur la souris !

vendredi 20 mars 2009

Vive Chirac !

Monsieur le Président, vous avez mis fin au siège abominable de Sarajevo. Vous avez refusé de faire la guerre à l’Irak. Vous avez menacé les israéliens: « do you want me to go back to my plane ? ». Vous n’avez pas (trop) abusé de vos pouvoirs pour enrichir votre famille ou vos amis. Vous n’avez pas parsemé la capitale d’étrons architecturaux de mauvais goût. Vous avez toujours su mettre de votre coté les rieurs et les buveurs, les paysans et les zingueurs. Vous n’avez jamais sacrifié vos convictions à vos intérêts : auvergnat mais pas vichyssois. Vous êtes un démocrate ouvert, votre successeur est un républicain néoconservateur. Obama ne s’y est pas trompé. Il vous rend hommage. Vous sachant affaibli par les misères de l’âge, il vous a adressé un message d’espoir pour « collaborer ensemble au cours des quatre années à venir »

L’occupant du palais en a fait une rougeole. Il s’est goinfré de chocolat est monté sur son bureau pour s’admirer dans la glace en pensant très fort
« maman,regarde ton fils maman, regarde comme il est beau ! ».
Les conseillers se sont précipités vers le mange disque avec le CD des derniers râles d’Alain Bashung. Le maître d’hôtel est entré portant sur un plateau d’argent, une citronnade glacée au raifort et une paille. Finalement apaisé, le Maître a convoqué séance tenante un conseil de cabinet restreint le
« GR» (Conseil des Rolex) pour échafauder différentes possibilités de sorties de crise.

Le patron des services publics (jadis secrets) exposa sobrement sa thèse du complot : d’abord l’accueil inconvenant des mexicains de Tamarindo aux cris de Viva el Presidente Corona, ensuite le passage triomphal de l’Ex au salon de l’agriculture, puis l’Obama’s news letter. Il révéla en outre:
- Que des groupuscules autonomes proches de la mouvance libanaise Harririste de la Bekaa ont brièvement occupé le Quai Anatole France rebaptisé Quai Notre Jacques.
- Que des rassemblements de prétendus sumos corréziens ont été observés dans la capitale.
-Enfin qu’un lâcher de vaches sur les « Champs Chirac » a pu être évité in extremis grâce à une info de Douillet. Cette action commando devait avoir lieu au moment précis ou N zéro et le Président libanais Signora en visite officielle à Paris, descendaient les Champs Elysée. On imagine le retentissement planétaire de cet « attentat à la bouse» autrement plus dévastateur qu’un jet de godasse !

Que faire ? Le GR s’enlisait dans les Swatch et les propos vulgaires…
On marqua une pause profitant d'une apel du pape au téléphone au sujet d’une affaire juteuse de spéculation sur les cours du latex…

La solution vint plus tard au fond de la couette. « Dis mon grand pourquoi on n’adopterait pas un gosse ? Tu imagine le plan com d’enfer si on recueillait un petit darfourien ? » J’ai peut-être beaucoup mieux bafouilla l‘ensommeillé en pensant au vieux comploteur.

C’est ainsi que le lendemain, devant le couple Chirac ébahit, le Successeur lança son fameux appel du 18 mars (dit appel à l’adoption) qui fût repris par tous les journaux de la terre : « NOUS TROIS, ON POURRAIT FAIRE LA MEME FAMILLE ! »

Maman née Chodron de Courcel n’a pas apprécié, fifille Claude a levé les yeux au ciel, Jacques a sorti son sourire en coin le plus vachard avant d’aller passer un coup de fil au Figaro pour rendre public le message de son filleul Obama.

Vive Chirac !


Ps : je n’ai pas cité le nom de celui auquel vous pensez car un ami lecteur, qui rend souvent visite à Obama, m’a fait le reproche de toujours parler de celui dont on nous rabat sans cesse les oreilles. Ce blog tenant particulièrement compte des commentaires de ses lecteurs, je parlerai de celui qui vous savez lorsqu’il deviendra prédécesseur de celui qui lui succèdera.

mardi 17 mars 2009

La page est tournée

Aujourd’hui c’est le printemps ! Enfin presque, le temps est en avance, il fait beau soleil. Ce matin, la petite maman blonde d’habitude si triste au retour de l’école était rayonnante, toutes dents dehors. Le beau cantonnier qui la baratine chaque jour d’un mot gentil a fini par la faire craquer.

Y’a de l’idylle dans l’air, peut-être le début d’un beau roman !

Je vais au salon du livre avec mon fils ainé qui a fini de colorier le sien. (Ne te vexe pas ! c’est juste pour faire un mot ! ndlr). Curieuse ambiance de crise. Je ne retrouve pas mes petits éditeurs de province.
L’éducation nationale trône sur un énorme stand, la bibliothèque nationale aussi, la documentation française pareillement, le musée Pompidou, le musée d’histoire naturel… Impression bizarre, comme si l’Etat avait nationalisé l’édition. Coté secteur privé concurrentiel: des jeunes se bousculent devant les étales de mangas, ces incomestibles bande dessinées japonaises imbitables pour les plus de 16 ans. La queue aussi devant les marchands de sandwichs. Paul Boulanger - ce n’est pas un auteur mais un marchand de quignons de pains - fait des affaires en débitant le Paris-beurre au prix du livre de poche!

Une rencontre : Jala est venue des îles pour me dédicacer une nouvelle aventure dans « la case aux bwabwa », une petit livre multicolore écrit en créole. On cause du temps « Là ka fé fret, nou ka brè ponch-o-lé » me dit-elle, mais je ne comprends pas le créole Martinique ! La belle Jeannine Lafontaine me traduit en créole Gwadalup « Si ka fé fwet, nou ka bwé tibren ponch o lé ! » Ha ! Je comprends mieux : « si on a froid, on boit du punch au lait ! » - « Avec le lélé ? » On rit. La tronche - avinée par le Kalva o lèlè - de mes copains du Perche lorsque je vais leur resservir l’expression, je ne vous dis pas !

Je rends visite à Daniel un complice du temps jadis, ancien sportif de haut niveau, que j’ai affronté en demi-finale des jeux de Brion dans le Puys de Dôme en 89. Il m’avait alors battu à plat de couture dans la redoutable épreuve de dépendeur d’andouilles. Il s’est reconverti avec succès dans les chiffres et les lettres. Il me présente la réédition de « Mirage » de Slimane Bamer un ouvrage magnifique, illustré par Etienne Dinet, imprimé sur Vélin de Rives 100% coton dans un écrin de pleine peau précieuse. Quelques milliers d’euros l’exemplaire. Une valeur sûre pour traverser la crise à l’abri de la stagflation. Je me promets d’en parler à mon conseiller financier de la banque postale.

A la librairie portugaise et brésilienne je réclame un siège, on me propose aussi à boire et à manger. « Pourquoi êtes-vous si aimable ? » - « Mais parce que l’hospitalité est dans nos traditions ! » Me répond le libraire. Je grignote un canapé de bacalhau sur un canapé de velours avant de reprendre ma tournée.

Philippe Garand me crayonne une poule sur son album « le petit œuf » (un Titeuf qui couve). Les enfants seront contents Je m’en vais bavarder avec Serge Diantantu. Il me dessine à l’encre de Chine une beauté congolaise sur la page de garde de « Femme noire je te salue ». Je le salue aussi et m’en retourne chez moi.

Au centre ville un amas de pauvres meubles attend la benne sur le trottoir. Un grand échalas mal rasé, le cheveu gras, tourne autour, un gobelet à la main. Sa compagne presque jolie, fume paisiblement en finissant une conversation avec un adolescent qui se détourne subitement : « Pierre ? Pierre écoute ? Pierre écoute moi ? » A-t-il seulement entendu l’appel ?

Pierre s’éloigne un livre à la main.

lundi 16 mars 2009

Yazid Sabeg, je tu ou je vous

Il ne faut pas se méprendre Monsieur le Commissaire si je m’adresse à toi à la seconde personne du singulier. Non, nous ne nous connaissons pas, nous n’appartenons pas à la même famille de pensée philosophique ou politique, nous ne sommes pas issus de la même école…Je te dis tu parce que nos origines sont proches, je te dis tu parce que tu es « un pays » ( pa iisss comme dans Pagnol), je te dis tu comme le font les limousins qui se retrouvent à Paris, comme les corses qui m’adoptent en se méprenant sur mes racines. Tu me diras que je suis né dans les Yvelines et toi à Guelma . Je suis français de naissance, toi aussi ; l’Algérie était française à cette époque alors que les Yvelines étaient encore la Seine et Oise. Je te dis tu par supposition de liens familiaux toujours possibles entre tribus de la méditerranées malmenées par l’histoire. J’ai peut-être joué avec tes cousins autour des camps de réfugiés du FLN à Gafsa en 1960. La petite fille de ta grande tante a peut-être épousé l’arrière neveu de la belle mère de ma sœur ainée ? Vas savoir ?
Et puis si par inadvertance il t’arrivait de te remémorer quelques mots de notre patois, tu serais bien obligé d’employer cette conjugaison familière car dans la langue du coran, les créatures de dieu sont semblables. Le tout puissant lui-même exige que l’on s’adresse à lui simplement. L’arabe classique il est vrai, use de la troisième personne du singulier, mais seulement à la cour des princes et des puissants. Malgré toute ma déférente considération pour ta personne, pas de ça entre nous ! Tu as été élevé chez les jésuites, moi à la communale de Bourguiba, parlons donc le voltaire, laissons la musique du kuttab entretenir le délicieux souvenir de l’enfance chez nos grands parents.

A propos de musique, pour ce qui me concerne, il suffit d’un air de rien, d’un doux maalouf andalou, d’un imperceptible rythme de darbouka ou de tambourin pour que je claque des doigts. Sais-tu que les douloureux soupirs d’Oum Khalthoum m’entraînent vers un nirvana inimaginable ahhh ! Et le chant du muezzin entendu à Istanbul, Shibām, Samarkand, Karbala ou Monastir semblait me dire : tu es chez toi, viens t’assoir…

A propos de grands parents, les miens étaient symétriquement semblables. Lalla Jenaïna et Lalla Louise auraient pu être sœurs tant elles se ressemblaient. Bigotes toutes les deux, un même dieu, deux religions, matines et salaat al fajr, vêpres et salaat al dhor, carême et ramadan, Lourdes et la Mecque...La grande aux yeux clairs ne sortait jamais sans chapeau et voilette, la petite aux yeux noirs portait un voile de soie blanche. L’une et l’autre eurent été horrifiées à l’idée d’aller « en cheveux » ou « nue ». Je ne vais pas te parler de leur mari, Monsieur Mohamed et de Sidi Henri, ils ressemblent sans doute à tes grands parents. Nos lignés se sont peut-être croisées dans l’enfer de Verdun ou de Monte-Cassino, ou dans la solidarité de luttes interdépendantes pour l’indépendance…Va savoir ?
Qui mieux que (formule traduite de la langue arabe), nos enfants, polyglottes et poly nationaux pour exprimer la pluralité de la France d’aujourd’hui. Les miens sont riches de trois langues, trois musiques, trois saveurs, trois nationalités.
Commissaire, je suis inquiets, j’attends avec perplexité les résultats de l’enquête destinée à mesurer notre diversité. Notre maison n’est pas représentative d’une communauté « visible », nous ne sommes pas noirs, ni béké, ni jaune, ni corso-méditerranéen. La méthode de sélection d’après photos sur facebook n’est pas pertinente. Le recoupement des fichiers ne l’est pas d’avantage : ton numéro de sécurité social indique ton origine étrangère, pas le mien, la plaque minéralogique de ta voiture est 75, la mienne est 14 (département que ma religion et la loi Evin m’interdisent de nommer sans modération). Enfin, je me méfie comme toi de la base de données de la gendarmerie dont tu pourras mesurer l’approximation. Le commissaire a-t-il le droit de la consulter ?

Si le chantier de la France plurielle ouvert par Sarkozy avec des nominations inimaginables du temps de ses prédécesseurs a pu apparaitre comme un formidable espoir. A y regarder de plus près, les rôles étaient prédestinés : une arabe aux banlieues, une beurette aux prisons, une noire aux droits des hommes étrangers, et un socialiste-renégat-transfuge aux ….immigrés-intégrés.
Toi, tu es commissaire aux populations d’origines coloniales. Tu l’as bien cherché, tu dois être heureux ! Mais à peine nommé, te voila obliger d’aller expliquer aux petits frères des ZUP qu’un commissaire n’est pas forcément un flic ! Pas facile de débrouiller la sémantique de ton titre : « hé M’sieu ça veut dire quoi ho Commissaire ? » … « Quoi ? Faire la police de la diversité et de l’égalité des chances ? C’est quoi st’embrouille ? » Explique leur que c’est un titre qui était donné par de Gaulle aux responsables de la France libre, ça te donnera prétexte à un petit cours d’histoire ; mais évite de parler de l’URSS ! Tu peux aussi faire diversion avec le nom donné au responsable d’une exposition ou d’un salon ; commissaire au salon de la moto, commissaire à la diversité de l’automobile…Ils comprendront que ton emploi est un CDD saisonnier.

Ta nomination confirme la persistance dans l’erreur de casting. Il ne manquait pas de postes dignes de tes compétences et de ta fidélité politique. Après tout, ton mérite principal est d’avoir fait prospérer un groupe industriel de défense, je t’aurais bien vu à la tête de la délégation générale pour l’armement. Je t’aurai également bien imaginé à la place de Lellouche pour allez dialoguer avec les pakistanais et les afghans en attendant que la place se libère rue Saint Dominique où même, on peut rêver, dans la perspective d’une démédicalisation de la fonction de diplomate en chef ?
Monsieur le Commissaire, ta nomination à une fonction « réservée » est le premier échec de ton idée de discrimination positive.

C’est dommage. Monsieur le Commissaire, j’aurais tellement aimé te dire vous !

mercredi 11 mars 2009

La réforme Balladur dans la France profonde

J’étais samedi au marché de Patelain-au-Perche où j’ai retrouvé mes copains producteurs de légumes bio sans étiquettes. L’ambiance était morose, rapport à une nouvelle offensive de la grande distribution sur les patates de Pologne, les poireaux de Hongrie et les carottes d’Egypte vendus moins cher que les semences. « On peut plus lutter, va falloir qu’on s’mobilise façon Gwadloup » constate Maurice, le Domota du coin en faisant un large geste du bras en direction des clients fantômes.

Sous la halle, à l’abri du crachin normand, le calva du commerce a repris ses droits (dans le Perche le café se dit calva ndlr). La volatilité des bourses inquiète, forcément : « moi je reste liquide jusqu’au printemps » dit Robert et toi Dugras ? « Bof je suis de près l’évolution du TED spread il me reste 25% bx4 je guette une éventuelle capitulation à 170 pour lâcher si un redoux commence à se faire sentir… » Et toi l‘parigot-tête de veau ? Heu… Comme je n’allais pas leur avouer que je misais tout sur le livret A des enfants, j’ai détourné la conversation sur la réforme Balladur.

J’avais visé juste, pensez l’avenir des collectivités territoriales ça passionne la France profonde ! Le rapprochement de la Basse et de la Haute Normandie, ici on est pour. Toute mesure qui vise à réduire le nombre de fonctionnaires hormis ceux de l’hôpital et de la poste, on tend le pouce bien haut ! Faut vivre avec son époque renchérit François Xavier le volailler. « Même l’église rationalise ses choix budgétaires, il n’y a longtemps qu’il n’y a plus un curé dans chaque paroisse ! Chez moi, l’évêché a externalisé le service de la messe à une ONG africaine, Jésus sans Frontière, ben on est très content de l’abée Lutumba Ndombe et ses Bana Malongi qui viennent nous chanter les vêpres en congolais un dimanche sur deux …ça coûte moins cher, chacun s’y retrouve ! » Tout le monde approuve en soulevant les épaules.

Ne voulant pas me laisser embarquer dans une conversation pas très chiite à mon goût, je recentre le débat sur les collectivités locales. Je trouve pour ma part dis-je que la république a maintenu sous le clocher du moindre village une municipalité budgétivore et inutile. Je cite Saint-Jacques du Vieux-Patelain qui compte à peines 125 habitants en semaine et 129 le week-end grâce à ma famille. Ce village n’a ni poste, ni école, ni épicerie, ni boulangerie mais elle arbore devant le monument aux morts une mairie tenue par une secrétaire aux ongles parfaits qui reçoit quelques heures par mois un maire et un conseil municipal bouffis d’importance. « Et payés par-dessus le marché ! » Lance le marchand de poule : « la réforme des collectivités, faudrait la commencer par la base, faut couper l’herbe aux racines si on ne veut pas que ça repousse… »
Le débat est lancé, Maurice s’absente pour aller servir la veuve Germain la malvoyante qui réclame des poireaux en insistant tellement sur le pluriel que s’en est singulièrement louche. On se regarde avec l’envie de pouffer.

Je tente une diversion en racontant le roman de José Saramago, le bouquin acheté à la FNAC (les lecteurs assidus du blog sont au courant). C’est l’histoire d’une ville dont les habitants votent blanc à 85%. Le pouvoir est désemparé, il allègue l’influence du mauvais temps sur la population et organise un nouveau scrutin un jour de soleil. Le vote blanc persiste à une écrasante majorité. La loi martiale est décrétée, la population reste passive. Une nuit, le pouvoir s’estimant indigne de ses administrés fuit la ville en catimini pour aller organiser la résistance depuis la province… Et alors ?

Maurice qui a bâclé la veuve voudrait que je reprenne l’histoire depuis le début. Je feins l’agacement, « oh y’a pas écrit maison de la culture! Il a qu’à passer commande sur amazone.fr ! » (Je redis pour ceux qui ne savent pas apprécier la langue sauce normande que le « il » est ici utilisé en lieu et place de la deuxième personne du singulier ou du pluriel). On me calme et on me flatte l’importance «c’est bien beau de causer mais il propose quoi le parigot-tête de veau ? Il a qu’à s’inscrire et se présenter aux prochaines élections » L’idée me séduit.

Pourquoi ne pas constituer une liste et faire campagne sur l’inutilité d’une mairie, en promettant une fois élu de se saborder en demandant le rattachement de l’ex-commune de Saint-Jacques du Vieux-Patelain au village de Saint-Jacques voisin qui lui compte 342 habitants ! Oui mais si St-Jacques fait de même pour fusionner avec Patelain -au-Perche…. « Ho là stop la contagion, il nous refait le roman, le parigot-tête de veau, je vais chercher le calva à la camionnette parce que je commence à avoir soif ! » M'interrompt le volailler.
Au fait de quoi on parlait ?

Ah oui la réforme Balladur !

mardi 10 mars 2009

Une pensée pour Edgar Faure

Allez savoir pourquoi je pense à cet homme ?

Edgar Faure fût incontestablement l’homme politique français le plus brillant d’un passé pas si lointain. Plusieurs fois ministre et premier ministre, avocat, auteur de romans, académicien…Il reçu tous les honneurs de la République sauf ceux de la légion d’honneur car il siégeât au parlement sans discontinuer de 1946 à sa mort. Pendant un demi-siècle il a été l’artisan de toutes les intrigues politiciennes, entremetteur entre la gauche et la droite mais aussi homme providentiel que l’on appelait chaque fois que la république prenait feu : en Afrique du nord, dans un bassin industriel (LIP), à l’éducation nationale après mai 68… On dit qu’il ne se levait jamais avant 10h du matin, il prétendait avec coquetterie n’avoir jamais dormi seul. Les jolies femmes se pressaient autour de lui. Il adorait la table, les bons vins, il accumulait de l’argent qu’il ne dépensait pas. Son intelligence fulgurante, son humour, son charme étaient dévastateurs.

Allez savoir pourquoi je pense à cet homme ?

En 1987, je me rends à son cabinet de la rue de Grenelle où je suis accueilli par une secrétaire sans âge dans un capharnaüm de livres et d’objets hétéroclites. Je patiente sur un canapé défraichit en feuilletant des revues comme chez le dentiste. Machinalement je tapote nerveusement le crane d’un énorme buste en cuivre d’Edgar Faure posé à même le sol. Je sens qu’on m’observe. « Continuez ça me fait du bien ! » me dit l’homme adossé au chambranle de la porte. Je bafouille Monsieur le Président…Dans son bureau, je lui parle de mon intérêt pour la célébration du bicentenaire de la révolution française que le gouvernement lui a demandé de conduire. C’est ainsi que je participerai pendant les mois suivants à diverses réunions.
En mars 1988, la radio annonce le décès du grand homme. En fin de matinée, je me hâte rue de Grenelle un peu surpris de la trouver déserte. Le porche est ouvert. Sur le pallier au premier étage la secrétaire m’accueille, je lui demande le registre de condoléance, elle me fait entrer dans le bureau du Président et referme la porte. Devant moi, sur une table repose Edgar Faure en costume trois pièces. Les mains jointes sur le ventre, il est comme endormi pour une sieste éternelle. Près du corps on a posé une gerbe de blés retenus par un ruban bleu blanc rouge. Le silence est impressionnant. Un coup de clackson assourdi par les doubles rideaux me fait un instant craindre que le Président se réveille. Que faire ? Depuis combien de temps suis-je là, immobile, n’osant pas faire un pas vers la bibliothèque. Je reste foudroyé par l’événement. J’attends. Quelqu’un va venir prendre le relais. La fidèle secrétaire va entrer…Au bout d’une indécente éternité, je sors d’un pas pressé sans rencontrer âme qui vive. La rue est toujours déserte. La mort d’Edgar Faure a pris de court la classe politique qui hésite à venir rendre hommage à l’homme controversé. Nul ne sait s’il sera glorifié ou s’il portera le chapeau des affaires nauséabondes qui abondent à cette époque. Les rats attendent le signal de la curée ou de l’action de grâce. Dans l’après-midi, le Président Mitterrand arrive rue de Grenelle. Deux heures après, le service d’ordre peine à contenir la foule et la presse. Les officiels défileront jusqu’à tard dans la nuit dans le petit bureau du grand président qui recevra les honneurs de funérailles en grandes pompes aux Invalides.

Allez savoir pourquoi je pense à cet homme ?

Avoir toujours raison c’est un grand tort disait-il. L’auteur de « Prévoir le présent », habile ministre des finances de Pierre Mendes France aurait-il prédit la crise et trouvé des solutions ? Comment le père de l’indépendance de la Tunisie et du Maroc aurait-il résolu la révolte des DOM ? Se serait-il prononcé sur la question cruciale de la réintroduction des ours dans les Pyrénéens dont on n’entend d’ailleurs plus parler alors que ce sujet divise tant les français ? Se serait-il fait photographier au bras de Ségolène à Marbella ? Anxiogène comme tous les français du moment, j’écoute la radio, je lis les journaux, le samedi je défile devant les caissières d’Auchan…Comme tous, je suis à l’affût d’une lueur d’intelligence, d’humour, de bon sens du terroir.
Edgar Faure disait : « chez moi quand on tue le cochon, tout le monde est content ! Sauf le cochon ! »

Allez savoir pourquoi…

vendredi 6 mars 2009

La base militaire française à Abu Dhabi : degré zéro de l’intelligence économique

Le Monde daté du 6 mars nous révèle le projet de « la base militaire très discrète du président » à Abu Dhabi. « Le mot d’ordre est d’en parler le moins possible » : c’est par ces mots (d’ordre ?) que commence l’article. Chut ! Le président veut faire une surprise le 27 mai prochain « date qui jusqu’à nouvel ordre (encore) ne doit pas être rendue publique ». Le président veut aussi tenir un colloque sur la sécurité et convier dans l’Emirat plusieurs chefs d’états notamment du Golf. Mais encore chut ! Plus bas ! « la consigne est d’éviter d’en parler ». On comprend en effet que les émiriens auront leurs mots à dire. Après tout ils sont chez eux ! Ils invitent qui ils veulent ! Le pays fondé par Zayed est petit et très riche mais ses dirigeants sont loin d’être idiots et méritent un coup de chapeau. L’histoire nous apprend qu’il n’est rien de plus difficile de réussir quand on a du pétrole : voyez l’Irak, la Libye, l’Algérie, le Venezuela, le Nigéria, le Kuwait, l’Indonésie, la liste est longue… A part la Norvège, le Qatar et les Emirats Arabes Unis, il n’y a pas beaucoup de dirigeants qui peuvent doublement se vanter d’avoir fait le bonheur de leur population et résisté aux convoitises de leurs voisins. Messieurs du quai d’Orsay et de l’Hôtel de Brienne : attention ne prenez pas de haut les petits émiriens car se sont de redoutables bédouins diplômés. Ils devinent tout de vous dés la première rencontre, alors que vous ne saurez jamais rien d’eux.

Mais revenons à ce papier du Monde dont je ne sais s’il est inspiré par l’inconscience où par le jeu subtile d’une stratégie diplomatique qui m’échappe. L’article est illustré du plan de masse de la base navale en cours de construction à Abu Dhabi. Ce document, précise le journal « a été distribué aux parlementaires accompagnant le ministre de la défense lors d’un voyage à Abu Dhabi le 23 février ». Naïvement, je croyais que les plans de bases militaires relevaient pour le moins du « confidentiel défense ». Les détails du plan permettent en effet de se faire une idée des fonctions opérationnelles des installations. Taille du slip way (plan incliné servant à mettre à sec des petits navires ou sous-marins de poche), emprise de la zone munition, nombre de techniciens par déduction des places de parkings, profondeur du quai…Voici un exercice passionnant à soumettre aux étudiants en BTS d’espionnage !
La conclusion de l’article est lyrique: « la base militaire du Président Sarkozy entend faire la démonstration que les intérêts stratégiques et commerciaux se marient harmonieusement. »
Bon courage, Mister Président, je crains que la machine à perdre soit de retour dans la région.

En matière de commerce extérieur, la règle d’or est de fermer sa gueule ! Ou à la rigueur de l’ouvrir pour ne rien dire. Comme je le fais !

jeudi 5 mars 2009

Davos, Sarajevo, Chisinau, encore la crise

Déjeuné avec un ami fortuné qui fréquente les fiduciaires suisses. D’emblée il me confie avec un sourire résigné que Madoff l’a escroqué grave. Bof ! Je m’en remettrai mais le plus regrettable dans la crise dit-il c’est que les gens ont pris peur de la vie, ils oublient de regarder les étoiles, d’aimer leur femme et leurs gosses….. On sirote l’apéritif en contemplant l’éclat du soleil sur les bulles roses de la flute.
La séquence poétique est interrompue. Nous sommes rejoints par le jeune PDG d’une entreprise familiale qui prospère en Afrique. Impossible d’échapper au sujet qui l’angoisse « que faire de mes liquidités ? » Tous les scénarios catastrophes sont passés en revue : les banques ne sont plus sûres, l’immobilier dégringole…je suggère l’achat de Rolex en or ! Il ne rit pas, le métal précieux est un sujet sérieux : « où le stoker en sécurité, à la banque, chez moi ?" C’est risqué ! » Je tente à nouveau une diversion « il faut le planquer in vitro, se faire faire monter des ratiches en or comme les Ouzbeks » y’a que mon copain qui rit de toutes ses dents.
On tourne en rond, je m’ennui un peu mais la bouffe est correcte. La laborieuse conclusion est qu’il faut investir et créer de l’activité. L’argent ne sera pas mieux à l’abri qu’au service de l’emploi. Les compétences courent les rues, les diplômés font la manche, jamais le coût du travail n’a été aussi bas. Mettre son argent en sécurité dans une entreprise d’accord, mais qui ne dégage pas de trop de bénéfices car sinon on se mord la queue hein !

Garçon l’addition pour Monsieur svp !

Le lendemain dans un établissement moins chicos, je partage une méchante pizza avec un ami balkanien (originaire des Balkans quoi ! on dit bien maghrébin). J’ouvre une autre parenthèse pour signaler qu’un témoin au procès d’Yvan Colonna a rapporté à la cour avoir vu « des individus de type maghrébins » ; ce qui de facto et de toute évidence me met hors de cause ainsi que tous les corses ! Je reviens à ma quatre fromages et à mon pote balkanien. La conversation roule sur l’union européenne,l’Otan, la zone euro, j’apprends que le Monténégro a adopté en lousdé l’euro comme monnaie officielle. Personne n’a protesté, ni à Paris, ni à Bruxelles, ni à Maëstricht. On évoque les bruits de guerre au moyen orient. Les gesticulations diplomatiques en réponse à l’activisme de l’Iran qui vient de déployer une force en Erythrée , le verrou de la mer rouge…De la vulnérabilité des super tankers…
Au café je demande comment l’ex-Yougoslavie vie la crise. Mon ami balkanien rigole, Sarajevo est presque reconstruite, l’avenir ne pourra jamais être pire que ce que nous avons connu me dit-il !

Garçon l’addition, c’est pour moi !

Encore un repas, il faut dire que je mange tous les midis. Donc, hier me voilà chez Mustapha, le meilleur gargotier de Paris. Pas question de livrer sur la toile l’adresse des quinze couverts de ce grand Chef qui s’ignore. Quand tu sors de chez Mustapha t’as mal aux doigts tellement tu les as léché ! Parole ! Pas de carte, un plat du jour, un thé à la menthe point. Si tu veux un soda, tu vas te servir dans le frigo vitré. Alcool walou ! Pour le café et le narghilé, c’est sur le trottoir d’en face ! C’est là que j’entraine mon copain moldave pour parler. Parce que chez Mustapha t’as pas envie de causer de peur qu’un jaloux te pique ton plat à 5,50€.
Vladimir est immigré clandestin de Moldavie (Bangladesh de l’Europe de l’est) depuis dix ans. Il est mécano avion de formation mais il fait des chantiers. Sa femme est urbaniste, elle fait des ménages. Ils payent régulièrement le loyer et le stationnement de la camionnette, ils parlent un français parfait qu’on les prendrait pour d’authentiques parigots têtes de veau. Vladimir n’a pas le moral, il est désabusé, fatigué d’être un sans papiers. Il en a marre d’être ignoré, marre d’être assisté, il veut payer des impôts, cotiser à la sécu. Il n’en peut plus de constituer des dossiers pour des avocats douteux et des fonctionnaires désinvoltes qui parfois, sous le charme de son accent des faubourgs et de ses yeux clairs lui promettent la carte de séjour par retour du courrier. A tant avoir redouté l’expulsion, il en vient à l’espérer.
Ses deux portables n’arrêtent pas de sonner, il a trois chantiers en cours dans les beaux quartiers. Son carnet de commande est plein. J’évoque l’avenir, la crise. Il se méprend et propose de me dépanner !

Garçon l’addition ? Comment ça c’est payé ?

mardi 3 mars 2009

La police à la maternelle, l’instit à la légion

J’accompagne ce matin ma fille à la maternelle. Surprise ! Dans la classe un policier en tenue ! Mon enfant a fait une bêtise ? Une reconduite à la frontière ? La maîtresse est une dealeuse ? Ça défile dans ma tête à toute vitesse. Grand sourire du brigadier qui sent bon l’after shave (Opium de YSL-Berger) « ne vous inquiétez pas je suis ici pour enseigner la prévention routière » Ouf !
Les enfants: « Whaou ! On va jouer aux bandits ! Il est où ton pistolet ? Ça sert à quoi les menottes ?»
La maîtresse a le regard absent, les bras ballants. La directrice prend la pose, tête penchée sur l’épaule, les yeux qui cherchent les nuages. Toutes deux se souviennent des principes appris à l’école normale, du poids de leur responsabilité dans l’éducation des petits. Pour ces femmes dévouées à leur sacerdoce, céder l’estrade de leur classe à un agent de police, c’est comme si un curé acceptait de laisser le mollah Omar dire la messe !
Renseignements pris, cette heureuse initiative d’éduquer les potaches à la sécurité routière est inscrite dans les textes. A l’origine, il était prévu que les maîtres et les professeurs soient formés à l’enseignement de la civilité routière pour à leur tour sensibiliser les élèves aux règles de prudences élémentaires. Mais, pour des raisons budgétaires sans doute, la tache a été « externalisée » vers le ministère des contraventions. La coopération transversale est à la mode.

Après tout pourquoi pas, si ça évite des morts sur les routes !

On vient d’apprendre qu’il existerait aussi un partenariat entre l’éducation nationale et le ministère de la défense. La révélation est illustrée par la publication de photos prises par un ancien légionnaire, montrant selon la Dépêche du Midi : « des engagés volontaires en slip, rampant dans la boue, à genou ou debout face à un mur… un membre de l'encadrement, une bière à la main, qui les passe en revue ».
L’Etat Major de l’Armée de Terre a immédiatement réagit dans un communiqué sans ambigüité : « ce type d'initiative et de comportement sont inacceptables et contraires à la pédagogie par l'exemple ». On partage l’indignation de nos poireaux à képis. Un légionnaire en herbe c’est fragile et sensible.
Or il paraîtrait - conditionnel souligné, selon la rumeur, sous toutes réserves, à vérifier - que le Chef Kanterbräu de la caserne de Castelnaudary serait en fait un instituteur détaché de l’école Sainte-Croix de Neuilly. La ministre des Ecoles aurait (rumeur bis) présenté des excuses à son collègue des Casernes lequel lui aurait (ter)fait savoir sans ambages que désormais la formation des légionnaires serait assurée in vitro. Fermez le ban !

Après tout pourquoi pas, si ça évite des morts dans les guerres !

Commentaire de l’auteur à propos de son article : touche pas à l’éducation nationale, ne touche pas à la légion. Les instits sont admirables, les flics moins, les légionnaires sont légendaires et couillus, les gendarmes …

lundi 2 mars 2009

Révélation sur les dessous de table d’une nomination

Samedi dernier, ma femme m’a entrainé dans un dîner classieux. Le jeune Chef avait reçu pour consigne de s’éclater en cuisine. On n’a pas été déçu ! Après les classiques ravioles de crustacés à la lavande et le foie gras sauce pamplemousse, chaque convive reçu un iPod. Vous savez le petit domino Apple pour écouter de la musique à donf !

Pendant que les oreilles se prenaient des cris de mouettes sur fond de vagues, un marmiton devant nos yeux dressait sur la vitre d’un cadre de sable et de coquillages des filets de poissons enrobés d’une odorante écume. Moment exquis de titillement conjugué des sens. Bravo la recette, bravo la mise en scène, bravo le Chef.
Il vint en toc récolter ses compliments mérités au moment des liqueurs. Entre deux bas Armagnac j’ai cru comprendre qu’il tenait la recette de son collègue cuistot au Bristol, la célèbre auberge du trottoir d’en face de l’Elysée.

Révélations:

Cette création aurait été servie pour la première fois à l’anniversaire du Président qui est un habitué de l’estaminet. Il en fût enchanté. Non pas tant par l’originalité de la présentation (c’est Carla qui avait tenu à composer et chanter le cri des mouettes dans l’iPod) mais par le commentaire du secrétaire-général de l’Elysée. Il parait en effet que N-2 chuchotât à l’oreille du Président qui en rit encore « l’ouï, la vue, l’odorat, le goût, c’était délicieux mais, pour être complet il manquait quelque chose sous la table ! » Nicolas, qui n’est pas le dernier pour la déconne, proclama derechef qu’il allait nommer le Chef à la tête de l’Écureuil Populaire ! N-3 qui dégustait des cerises à l’eau de vie s’étrangla bruyamment. Pour calmer les choses Rachida suggéra que le poste soit joué à chi fou mi. Elle expliqua laborieusement aux énarques les règles Papier Pierre Ciseaux et c’est ainsi que Pérol décrocha le pompon de la banque. Pour consoler le talentueux Chef du Bristol Eric Fréchon, le Président lui décerna au nom des pouvoir qu’il s’était conféré les trois étoiles du Michelin.

dimanche 1 mars 2009

Le meilleur du pire est à venir

On découvre que le capitalisme est anthropophage. Le Monde reproduit un scoop du Time qui nous révèle que Rosa Luxembourg (si vous n’êtes pas sociologue bac + 8, allez sur wikipédia) avait prédit la mondialisation et l’apocalypse de l’économie planétaire dés 1906. Plus près de nous le prix Nobel 1988 d’Economie le français Maurice Allais s’était montré plus précis en dénonçant la création de monnaie par le crédit « cancer qui ronge irrémédiablement des économies de marchés …on peut acheter sans payer et vendre sans détenir…le monde est devenu un vaste casino…jamais sans doute une telle instabilité potentielle n’était apparue avec une telle menace d’un effondrement général ».
Maurice Allais sera centenaire dans deux ans. Il faut faire vite ! Des conseillers à l’Elysée se bousculent à son chevet. Il est en effet essentiel que Sarkozy puisse bénéficier du retour d’expérience de l’économiste célèbre au moment où il vient de déposer sa candidature au Nobel 2009 de la Paix !
Dans le même temps, on apprend par l’Express que le Président a confié à deux autres prix Nobel d'économie, l'américain Joseph Stiglitz et l'indien Amartya Sen, une mission de réflexion sur la croissance et la pwofitasyon. Bref, vous l’aurez compris, notre hyperactif Président est en campagne électorale face à 203 autres nominés par Stockholm. Vous me direz que la Paix n’a rien à voir avec l’Economie. Pas certain, voyez la théorie de Morin ! Non pas le ministre de la guerre et du Pari Mutuel ! Edgar le philosophe référent de Nicolas. Pour les analphabètes diplômés qui ne connaissent pas ce gourou, voir plus bas l’article sur la bande à Carla (ndlr)

Je m’égare, revenons à des choses plus sérieuses, graves, en un mot effrayantes !

Nul besoin de faire appel au second principe de thermodynamique et à la subséquente théorie générale des systèmes de Ludwig von Bertalanffy (un auteur comique que je vous recommande en cas d’insomnie) pour prévoir l’inéluctabilité de la fin en toutes choses. Mais de la à imaginer que nous sommes tous des boats peaple en sursis ! C’est pourtant ce que nous annonce le plus tranquillement du (le) « Monde » sous un titre anodin : « préparez-vous à quitter votre région » C’est la conclusion des travaux d’une assemblée de cranes d’œufs, le LEAP , qui nous promet des années de pénuries d’eau, d’énergie, de nourriture et la généralisation de guérillas civiles. Vous avez aimez Mad Max ? Vous adorerez vivre dans le Grand Paris ! Brrr je pars m'installer sur la bande de Gaza.(ndlr voir plus bas sic)

Heureusement l’excellent blogueur Loïc Abadie, super-Dupond de la finance, écrit depuis sa planque de la Réunion que la crise sera peut-être terrassée par une autre crise ; celle de la grippe aviaire dont il anticipe que l’hécatombe de 500 millions de victimes permettra à l’économie mondiale de reprendre son souffle. Alléluia !

Bref il y a de l’espoir ! Si Sarko n’est pas Nobel de la Paix en 2009 à la place d’Ingrid l’infirmière de Tripoli, il le sera peut-être de Médecine en 2010 pour l’éradication de la pandémie, d’Economie en 2011 pour la revitalisation du capitalisme mondial, de Physique en 2012 pour l’invention du fil à couper le beurre, de littérature avec Carla en… 2035 ! Inchallah !