J’accompagne ce matin ma fille à la maternelle. Surprise ! Dans la classe un policier en tenue ! Mon enfant a fait une bêtise ? Une reconduite à la frontière ? La maîtresse est une dealeuse ? Ça défile dans ma tête à toute vitesse. Grand sourire du brigadier qui sent bon l’after shave (Opium de YSL-Berger) « ne vous inquiétez pas je suis ici pour enseigner la prévention routière » Ouf !
Les enfants: « Whaou ! On va jouer aux bandits ! Il est où ton pistolet ? Ça sert à quoi les menottes ?»
La maîtresse a le regard absent, les bras ballants. La directrice prend la pose, tête penchée sur l’épaule, les yeux qui cherchent les nuages. Toutes deux se souviennent des principes appris à l’école normale, du poids de leur responsabilité dans l’éducation des petits. Pour ces femmes dévouées à leur sacerdoce, céder l’estrade de leur classe à un agent de police, c’est comme si un curé acceptait de laisser le mollah Omar dire la messe !
Renseignements pris, cette heureuse initiative d’éduquer les potaches à la sécurité routière est inscrite dans les textes. A l’origine, il était prévu que les maîtres et les professeurs soient formés à l’enseignement de la civilité routière pour à leur tour sensibiliser les élèves aux règles de prudences élémentaires. Mais, pour des raisons budgétaires sans doute, la tache a été « externalisée » vers le ministère des contraventions. La coopération transversale est à la mode.
Après tout pourquoi pas, si ça évite des morts sur les routes !
On vient d’apprendre qu’il existerait aussi un partenariat entre l’éducation nationale et le ministère de la défense. La révélation est illustrée par la publication de photos prises par un ancien légionnaire, montrant selon la Dépêche du Midi : « des engagés volontaires en slip, rampant dans la boue, à genou ou debout face à un mur… un membre de l'encadrement, une bière à la main, qui les passe en revue ».
L’Etat Major de l’Armée de Terre a immédiatement réagit dans un communiqué sans ambigüité : « ce type d'initiative et de comportement sont inacceptables et contraires à la pédagogie par l'exemple ». On partage l’indignation de nos poireaux à képis. Un légionnaire en herbe c’est fragile et sensible.
Or il paraîtrait - conditionnel souligné, selon la rumeur, sous toutes réserves, à vérifier - que le Chef Kanterbräu de la caserne de Castelnaudary serait en fait un instituteur détaché de l’école Sainte-Croix de Neuilly. La ministre des Ecoles aurait (rumeur bis) présenté des excuses à son collègue des Casernes lequel lui aurait (ter)fait savoir sans ambages que désormais la formation des légionnaires serait assurée in vitro. Fermez le ban !
Après tout pourquoi pas, si ça évite des morts dans les guerres !
Commentaire de l’auteur à propos de son article : touche pas à l’éducation nationale, ne touche pas à la légion. Les instits sont admirables, les flics moins, les légionnaires sont légendaires et couillus, les gendarmes …
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