mardi 29 décembre 2009

Le chapon de Cecilia Bartoli

Chaque année, pour célébrer la naissance d’Issa le fils de Myriam, on coupe un sapin vivant, on le dresse dans le salon, on le couvre de guirlandes, de boules et de clochettes. Puis, on met des souliers devant et on va se coucher. Le lendemain pour fêter le passage miraculeux du père Noël, on s’attable devant une volaille farcie. Certains font l’oie, d’autres aiment la dinde ou la poularde, moi c’est le chapon. Ce volatile à chair succulente n’est autre qu’un coq dont la fierté a été prématurément châtrée. Il s’ensuit de l’opération douloureuse une mutation des cordes vocales rendant l’animal aphone de cocorico. Il sombre en dépression nerveuse, devient boulimique et gras. Un chapon, c’est un coq qui s’est fait couillonner. C’est forcement meilleur car enlevez au mâle ses attributs de reproduction, il devient mou, doux, suave, émouvant.

Depuis l’antiquité on a tenté avec succès l’expérience sur les garçons, non pour les manger mais pour les faire chanter. A partir du XVII siècle la mode du castrat s’est propagée grâce au pape Clément IX, qui était un peu wahhabite sur les bords. Il avait sentencieusement déclaré « Nulle femme sous peine majeure ne doit à dessein apprendre le chant ». Cette incontournable fatwa avait mis les chœurs à mal. Il fallut remplacer au pied levé les sopranos. Les mélomanes en fabriquèrent presto en émasculant des gamins de moins de six ans dont la voix n’avait pas encore mué.
L’Italie se spécialisa dans l’élevage en batterie. Les bonnes années la sélection atteignit quatre mille chapons chantants! Evidemment il y avait beaucoup de déchets. Ils étaient recyclés en pigeons, dindes, faisans, poules et autres volatiles qui constituèrent autant de proies faciles pour les maquereaux. Mais l’histoire de la musique baroque et barbare retiendra que nombre de ces rossignols comme Farinelli devinrent célèbres et adulés. Le dernier d’entre eux mourut en 1922 et avec lui une bien belle page de notre civilisation.
Je sais tout cela car j’ai reçu en cadeau un coffret de la Bartoli qui chante le répertoire des castrats.

Cecilia, c’est ma voix.
Elle me fut révélée il y a longtemps, un soir où j’étais seul à l’opéra de la Bastille, sur un strapontin du deuxième rang. Le spectacle était somptueux. Soudain, une gamine pétillante bondit sur l’immense scène et entonna l’air du chérubin. Ce fut un moment de grâce et d’extase, de longues et délicieuses minutes de chaire de poule. A l’entracte, je restais collé à mon siège, anéanti par la violence de la jouissance. Des années plus tard, je suis encore en amour de Cécilia Bartoli et lorsque je l’entends à la radio, il m’arrive de pleurer. Si demain je la croisais dans la rue et qu’elle me passait un collier au cou, je la suivrais à quatre pattes rien que pour l’entendre me roucouler « couché ! "

Voici pourquoi j’ai passé Noël sous la table à ronger un os de chapon.

dimanche 27 décembre 2009

Lacroix et la burqa

Lacroix n’est plus!
Une grande maison qui disparaît - c’est n’ayons pas peur des mots - un peu de notre identité nationale qui part. Le galbe, le rebondi, le déhanché, la lumière, les chatoiements, jupe tulipe, manche gigot, la beauté qui passe…Le bonheur de croiser une femme en Lacroix s’en va. La haute couture est en deuil. C’est le triomphe de la burka.
Christian Lacroix était passé de mode. Trop de couleurs dans une rue qui s’habille gris souris ou noir de nuit. « Monsieur Lacroix, marchand d’habits est mort, hier soir à Paris » soupirerait Soupault. La maison ne faisait plus recette, les Japonais lui préféraient la rue Cambon anciennement Chanel ou le malletier en plastique chiffré. Accumulation de fautes managériales dit-on. La griffe était suspecte en Russie à cause de la bannière, incompatible en Israël, et bien sûr en Arabie où les élégantes séquestrées avaient en vain supplié le couturier de changer son nom en « Islam Croissant».

Dans mes moments d’oisiveté combien de fois ai-je fait le déplacement pour me poster en voyeur rue François 1er , à la Madeleine, rue de La Paix où les plus jolies femmes du monde passent sans même vous remarquer. C’est un peu frustrant, on se sent transparent. Mais c’est normal car la beauté est toujours à sens unique.
L’art à Paris est à la portée de l’œil qui sait voir. Il y a sur le Faubourg des chefs d’œuvres inestimables, pourtant pas un badaud, ni un touriste ne s’arrête aux devantures. Face au Palais de l’Elysée un petit attroupement espère entrevoir une silhouette élancée ou un coursier pressé, il ignore que trente mètres plus loin De Jonkheere expose un Bruegel et quelques autres sublimes flamands du 15ème siècle. A l’Alma un groupe pleure Lady Diana, indifférent aux jolies vitrines de l’avenue Montaigne qu’affectionnait tellement leur princesse.
J’ai le souvenir d’une promenade ancienne découvrant avec stupéfaction le Pont Neuf enveloppé comme un paquet cadeau. Les Christo, couturiers de monuments pratiquaient l’art éphémère de dissimuler le sublime sous une bâche. Les parisiens s’extasiaient....Une autre fois, on m’interdit l’accès de l’esplanade du Palais de Chaillot au motif que la Mairie de Paris avait « privatisé » le lieu pour promouvoir une chaussure de sport.
Aujourd’hui même, je découvre les Champs Elysées pavoisés de drapeaux « GE » et « Mastercard » sponsors officiels du marché de Noël. Je suis affligé. Qui s’arroge le droit d’enlaidir ma ville ? Qui est ce petit dictateur faiseur de fric qui mercantilise le patrimoine dont je suis l’un des modestes contribuables richement indigné ? Comme j’envie les Suisses !

Il est urgent d’ouvrir le débat sur la beauté nationale. Que le neveu défasse ce que l’oncle n’aurait pas permis. Au secours ! Le mauvais goût est de retour.

Vite, que le congrès se réunisse à Versailles pour y dire que la Constitution interdit tout attentat à la beauté de la France, que désormais le Conseil Constitutionnel veillera à ce que les nouvelles mosquées soient dessinées par Jean Nouvel, que Christo sera interdit de séjour ainsi que les burkinabées (vêtues de burka), que le hijab noir sera prohibé mais le fichu Hermès toléré et qu'enfin Christian Lacroix sera recapitalisé grâce à l’emprunt national !

lundi 21 décembre 2009

L’avatar du 7ème art

J’ai été voir « AVATAR ».
C’est une allégorie sur la guerre d’Afghanistan.

Tout est surréaliste. D’évidence, le scénariste n’a jamais mis les pieds dans les montagnes d’Asie Centrale où il imagine d’invraisemblables forêts tropicales peuplées d’animaux monstrueux et de plantes qui parlent. Il n’a pareillement jamais rencontré de Pachtouns car il les affuble d’une queue bizarre sous une burqua transparente et d’une tresse i-phone sous le turban. Le « Hamid Karzaï » de la bande est attifé d’un pagne et de boucles d’oreilles ridicules.

Le synopsis est tiré par les cheveux.
Sous un arbre où campent des Afghans, il y a un gisement de métalpognon convoité par la Dowejones Co mais qui est protégé par des écolos-empêcheurs-de-tourner-en-rond. L’US Army bonne fille, accepte de suspendre ses opérations, le temps que « Amérique-écologie » dépêche un médiateur. Le héros, par la magie d’un sarcophage de laboratoire, se transforme le jour en authentique Afghan et la nuit, pendant son sommeil, il redevient un « good guy » l’instant de rendre compte des succès de sa mission et de bouffer un Big-Mac. Le vrai-faux Pachtoun réussit tant bien son infiltration-assimilation-intégration qu’il épouse la fille d’Ousama et devient chef de tribu. Hélas, il ne parvient pas à convaincre ses nouveaux amis d’abandonner leur arbre. Alors, bien que n’ayant pas lu Corneille il trahit les siens. L’amour et le pouvoir lui donnant des ailes, le voici enfin chevauchant un aigle qui ressemble à un dindon, pour mettre en déroute l’armée du méchant colonel.
« The end ».

Je me suis distraitement ennuyé. Des gens dans la salle ont applaudi. Drôle de drame !

Retour à la maison où m’attendait sur le guéridon le dernier Filiu. Jean-Pierre est un diplomate souriant, Français de bonne souche mais sachant l’arabe. Il enseigne en toute simplicité l’Orient compliqué à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (anciennement et nouvellement Sciences Po). Dans son dernier bouquin, il se saborde et dépose le bilan de son fonds de commerce. Il proclame en effet qu’Al Qaïda est en déclin. L’organisation n’existe plus qu’à travers le net, son audience reste grande parmi les infidèles mais elle est nulle chez les musulmans. Au fond Binladen ne serait qu’un « avatar » ? C'est-à-dire selon la définition du dictionnaire informatique : « l’incarnation numérique d’un individu dans le monde virtuel » ? Ou l’inverse ? Pour moi ça se défend.

Cette pensée cynique m’a empêché de poursuivre ma lecture. Je voyais trouble. J’ai changé de lunettes et troqué l’ami Filiu pour Caroline Pigozzi.

La journaliste de Match est allée interviewer une vingtaine de cardinaux aux quatre coins du monde. Son reportage de cinq cents pages « Les robes rouges » se déguste comme une friandise de chez Hermé. C’est la découverte de saveurs inconnues. Je m’invite tour à tour chez le primat des Gaules, le Patriarche des Chaldéens, chez Messeigneurs Poupard, Maradiaga, Scola, Puljic… révélation des princes de l’Eglise. Ils sont actifs, avides de savoir, polyglottes, musiciens, pilotes, leur vision du monde est à l’image de leur vie : singulière. Et puis surtout, ils ont apparemment conservé des vertus en voie de disparition : le détachement, l’humour, la joie de vivre. Il y a une photo de Philippe Barbarin avec des moines et des religieuses qui tous ensemble rient aux éclats. C’est à vous donner faim de foi !

Je songe à l’avatar du septième art où les humains et les humanoïdes sont des pisse-vinaigre. « Les robes rouges » porté à l’écran, ça ferait un bide, mais combien bien plus marrant.

mardi 15 décembre 2009

Sarajevo fume

Dans le centre de la vieille ville sur une surface de la taille de trois terrains de football, Dieu est en concurrence avec lui même : une cathédrale, trois églises dont deux orthodoxes, trois mosquées, deux synagogues. L’architecture œcuménique fait plaisir à voir d’autant qu’un commerçant libre penseur a édifié au début du siècle dernier une tour avec une horloge qui se dresse fièrement parmi les clochers et les minarets.

La dernière fois que Sarajevo s’est posé la question de son identité, la réponse a fait deux cent mille morts.

En ce début d’hiver ensoleillé, assis au grand café de l’Europa, je déguste avec une paille une choppe de chocolat brûlant recouvert de crème fraîche fouettée. Le mouvement du chalumeau permet d’ajuster le mélange et la température. C’est exquis. J’allume une Craven.
Les femmes dans la rue sont différentes des passantes des autres villes. Elles ne portent pas l’uniforme noir ou gris de chez Zara, H&M ou Boss, non, chacune est un trait, une silhouette, une posture, une harmonie. Elles portent avec classe du Azzeddine Lacroix ou du Christian Alaïa. La coiffure est soignée, le maquillage savant. Chaque fille qui défile avec superbe sur la rue Marsala Tita est unique. La femme de Sarajevo a vaincu la laideur, elle est la plus belle d’Europe.

Sarajevo, capitale d’un micro pays la BiH, ce n’est pas l’anagramme d’un blog mais la contraction de Bosnie & Herzégovine. Sarajevo, deux cent mille femmes et cent mille hommes. Un peuple, trois religions, deux entités, un protectorat international. Sarajevo, une guerre de trop. C’est le neuf trois de l’Europe. Un confetti de l’histoire qui coince dans la gorge de l’ogre de Bruxelles. Dans moins de dix ans, comme le village d’Astérix, le pays sera ceinturé de frontières Schengen. Les états-uniens, les russes, les wahhabites soufflent doucement sur les dernières braises.

Sarajevo fume toujours, partout, en tous lieux et toutes circonstances. Le paquet de cigarette ne coûte que cinquante centimes. Il semble que rien ni personne n’interdira jamais le goût du tabac. Pendant les bombardements de la ville il y a quinze ans, un Américain qui protestait contre la fumée s’était fait virer de chez Bambu la célèbre cave à pizza. A cette époque, le jeu favori des jeunes était de se camper au milieu d’un carrefour pour défier les snipers le temps d’une cigarette.

Les yeux verts d’Ivanka me sourient. « Tu sais Adi, notre destin c’est d’être l’espace fumeur de l’Europe !»

lundi 14 décembre 2009

La langue arabe en France, un enjeu identitaire

C'est la seconde langue de la France. Elle est usitée dans les familles, dans les cages d'escaliers, dans les quartiers. Elle domine dans les banlieues, dans les prisons. Pourtant, elle n’est pas enseignée à l'école primaire, elle est marginalisée au lycée, elle est réservée à une élite à l'université.
L’arabe en France est la langue des sous-scolarisés et des savants.

L’éducation nationale considère que c’est une langue étrangère alors qu’elle fait partie intégrante du patrimoine culturel de millions de français. Pire, elle est poussée au rang d’une langue liturgique ou savante au même titre que l’hébreu ou qu'un patrimoine du folklore régional comme le provençal, le chti ou le patois bérrichon.

Un boulevard pour les intégristes qui proclament : "pour savoir l'arabe, apprenez le Coran !" Un pétard à mèche lente pour le FN qui va un jour se pencher sur les ELCO et autres aberrations éducatives du système national.

Sacralisée ou bougnoulisée, cette langue n'est ni un facteur de valorisation ni une promesse d’ascension sociale. Pas de TV française publique en arabe (sauf quelques heures sur France 24 qui émet surtout à destination de l'étranger), à quelques rares exceptions pas de radio laïque sur la bande FM ! Imaginerait-on Radio-Canada émettant uniquement en anglais dans la belle province ou s'exprimant en français pour donner les heures de messes les prêches et les nouvelles des cousins de France ? Le PAF en arabe c’est 400 chaînes satellitaires parfaitement dés-identitaires. Le Français arabophone absorbe insidieusement la « vision » d’Harriri, de Moubarak, de Khaddafi et ainsi de suite. Il devient malgré lui « concerné » par des préoccupations étrangères à sa nation. Il est dé-francisé à son insu. Il est « conditionné » à se passionner pour Algérie-Egypte alors qu’au fond de lui-même il vibrerait plutôt pour « Guingamp-Sochaux ».

L’espace culturel édition, presse écrite, publicité, spectacles est inexistant ou importé parcimonieusement. L’Institut du Monde Arabe est trop souvent une vitrine des arts islamiques alors qu’elle devrait être la maison de la langue et peut-être essaimer sur le territoire.

Quel sera le paysage linguistique dans 20 ans ? Cette langue dite morte aura alors une audience unique au contenu sacralisé incontrôlable. On ne dira plus « Bonjour » mais « que tu sois béni de Dieu et de ses apôtres ». On ne saura plus dire « au revoir » (ila lika) mais « Dieu est avec toi » Toutes les phrases seront ponctuées de bondieuseries. Cette dérive de la langue est observée depuis quinze ans dans le monde arabe (depuis la déliquescence des régimes nationalistes et laïcs arabes : Egypte, Irak, Yémen et dans une moindre mesure Tunisie, Algérie, Liban, Syrie). Il s’en ressent une main mise du dogme sur la pensée et sur le comportement quotidien d’une partie de la population française. Est-il possible d’être Français et penser Voltaire, Sartre ou Vialatte en langue arabe ? La réponse paraît affirmative puisque l’arabe est un vecteur de pensée comme toutes les langues, en réalité sa sacralisation et sa régression à la mode du 14ème siècle ne lui permet plus d’aborder avec neutralité les concepts républicains de la France d’aujourd’hui.

L’éducation nationale de Jules Ferry n’a pas anticipé le mouvement, elle est aujourd’hui dépassée. Pourtant Paris a produit bien plus de savants dans cette langue que la plupart des pays arabes. Mais l’arabe est devenu la langue des terroristes. Dans l’administration, son apprentissage est encouragé seulement au sein de la police et des gardiens de prisons.

Laisser une langue devenir l’arme d’un mouvement de pensée c’est prendre le risque d’un retour à la Bosnie. Tenter d’éradiquer son usage par la suspicion et la répression, c’est précipiter de mouvement car on ne tait pas une langue.

jeudi 3 décembre 2009

Le clocher du bled

Hier soir, c’était la fête on recevait le fils de Hadj Lamine un arrière petit cousin, débarquant tout droit du bled chargé de deux pesants couffins des meilleurs produits de la palmeraie : des dattes, des olives, des citrons, des grenades, des jujubes, de la corète, des gombos, du lagmi, des makrouds au miel…et puis aussi un soyeux burnous en poils de chamelle vierge que j'endosserai pour faire mes courses au chaud lorsque je vais dans le Perche. En un instant, mon appartement parisien embaumait l’air de là-bas. Pour compléter les odeurs et faire plaisir à mon voisin je mis radio Oran à donf. J’avais tout à coup l’impression que le club-Med débarquait à domicile.

Pendant que je continuais de déballer, mon cousin s’était posté sur le balcon, les yeux fixés sur la Tour Eiffel. Je l’entendais compter 33, 34, 35 et 36 ! « Mon oncle le phare au sommet de la Tour nous éclaire toutes les 36 secondes ! » Je lui expliquais aussi que les crépitements d'éclairs provenaient des flashs des couillons de touristes qui tentaient de photographier Paris depuis les étages de la Tour. Et puis à l’heure moins deux minutes, je lui fis ma blague favorite en parlant dans mon portable : « allo la Tour Eiffel ? Pouvez-vous vous illuminer pour faire plaisir à mon cousin ? » Le spectacle le laissa bouche bée.

Plus tard dans la soirée, il me donna des nouvelles du pays qui a bien changé. Il m’expliqua que le bled était maintenant envahi d’immigrés. Des gens qui ne font rien, qui mènent la belle vie sous le soleil à longueur d’année. Chaque mois de leur pays ils reçoivent des euros qui convertis en dinars musulmans représentent une fortune. Il y a des quartiers entiers de gens issus de la diversité qui vivent à la manière de chez eux, ils se balladent à moitié nus tirés en laisse par des chiens, « ouai par des chiens je te jure ! » Avant de concéder : « faut pas généraliser, il y en a qui se sont assimilés, ils portent la gandoura, boivent le thé, partagent le méchoui et font la zakat, mais c’est une minorité. » En fait, c’est une population âgée, qui se renouvelle sans cesse, qui n’a pas le temps de s’adapter aux traditions islamo-sunnites. « Ils détournent nos jeunes, font du prosélytisme de droit-de-l’hommisme prétexte à débaucher nos sœurs et même parfois nos petits garçons ! » Je m’inquiète : « et on les laisse faire ? » Il lève les yeux au ciel et laisse entendre que les dirigeants sont corrompus par les euro-bio. Et puis cette masse est maintenant consciente de son poids électoral, elle se comporte en pays conquis. « Mais en important chez nous sa culture, elle menace notre identité nationale ! » Holà les grands mots ! A mon petit cousin, descendant de la cuisse de Jupiter du coté andalous-turquemène je prédis que Carthage sera détruite mais que nous resterons authentiques et que ce n’est pas le passage de quelques pieds-blancs qui modifiera le sens de l’histoire du bled. « Oui mais en attendant ils font construire une Tour Eiffel au milieu de la palmeraie ! » COMMENT ??? Je lui fais répéter: « Naam Sidi mon oncle, la population a voté. Ce sera une réplique de celle de Paris avec en plus un gros bourdon au sommet pour carillonner les messes ! »