Les
nations vertueuses ne vendent des armes qu'à celles qui s'engagent à
respecter les règles fondamentales des droits humains. Très
étonnement, l'Arabie remplit ces critères ; c'est d'ailleurs
un cas d'école dans les académies diplomatiques internationales où
l'étalon saoudien fixe le prix de la compromission.
La monarchie
saoudienne
étête les opposants, fouette les poètes, avilit les
femmes, discrimine les étrangers et subsidiairement, bombarde son
voisin le Yémen. Pourtant, le royaume wahhabite a été élu à la
présidence de la Commission de droits de l'Homme de l'ONU. Il est
vrai que ce
petit pays
peuplé de trois fois dix millions de sujets, (mâles, femelles et
étrangers) est le premier exportateur de pétrole et le premier
importateur d'armes du
monde.
Ces circonstances sont tellement atténuantes qu'elles suffisent à
faire oublier que l'idéologie de l'Etat Islamique d'Arabie est un
copié-collé de celle Daech notre pire ennemi.
Pour
tenter de stopper les coupeurs de têtes qui donnent des cauchemars
aux marchands de sabres « défensifs », l'Allemagne de
Merkel a donné l'exemple en rompant dès
janvier 2015 sa coopération militaire avec le royaume des
ténèbres http://hybel.blogspot.fr/2015/01/larabie-saoudite-est-notre-probleme.html .
L'annonce a été laborieusement suivie de quelques effets.
La
Suède lui a très vite emboité le pas bien plus rigoureusement.
Désormais entre Stockholm et Riyad, plus rien ne passe.
http://hybel.blogspot.fr/2015/03/lhorreur-darabie-lhonneur-de-la-suede.html
La
Suisse après avoir annoncé qu'elle se rangeait dans le camp des
intransigeants semble avoir mis de l'eau dans son fendant.
Au
Canada, des citoyens ont introduit des recours judiciaires pour
annuler une transaction de 12 milliards de dollars (canadiens mais
quand même) d'engins blindés.
Enfin
le Liban vient malgré lui et à ses dépens de rejoindre ce club
très fermé des nations vertueuses, car au prétexte que son ministre
des affaires étrangères avait refusé de lui baiser les babouches
lors du dernier sommet de la Ligue Arabe, le roi d'ARABIE a décidé
de suspendre le paiement de toutes les factures que lui
présenteraient désormais les fournisseurs de l'armée libanaise.
La
France, victime innocente collatérale, est bien embarrassée car aux
termes d'un accord convenu pendant la visite de François
Hollande à Riyad en décembre 2013, l'Arabie avait signé
trois milliards de dollars de bons d'achats d'armements à livrer au
Liban. http://hybel.blogspot.fr/2013/12/le-voyage-siderant-de-hollande-en-arabie.html
Cette
opération commerciale triangulaire avait été confiée à ODAS, une
centrale d'achats présidée
par un amiral de réserve cinq-étoiles, ancien chef d'état major
particulier de Chirac puis Sarkozy. Ses talents insoupçonnés de
commerçant international ont été récompensés par l'envoi il y a
six mois d'une lettre d'engueulade du royal client au gouvernement
français le mettant en demeure de changer de chargé d'affaires. À
Paris, l'avertissement n'a pas porté, il a été mis au compte de
réseaux d'influence jaloux et d'intermédiaires gourmands ;
l'amiral est resté droit dans les bottes de son officine. Alors le
roi-client a fini par se fâcher, il vient de lui couper les vivres.
Au
delà des raisons franco-françaises de ce fiasco
diplomatico-commercial, les causes politiques extérieures ne manquent pas. L'Arabie reste obstinément accrochée
à sa posture « anti-Bachar », alors que le Liban – 4
millions de réfugiés syriens, soit un habitant sur deux - est déjà
dans « l'après », sentant qu'au delà des soubresauts
d'arrière garde, la paix et la répartition de ses dividendes est à
portée de main. Le royaume salafiste est se surcroît empêtré
dans
la guerre qu'il a
provoquée avec son voisin le Yémen dont le coût faramineux a
contraint le roi à recourir à une mécanique barbare jusqu'à
présent inconnue sur ses terres : l'impôt.
La
maison des Saoud est malade comme son roi. Les courtisans se
déchirent entre partisans du prince héritier ministre de
l'intérieur et du vice-prince héritier, fils du roi, ministre des
armées, un trentenaire
aux dents longues qu'on surnomme là bas le petit
Napoléon. http://hybel.blogspot.fr/2015/06/napoleon-darabie-vladimir-et-francois.html
Entre
Mohamed Ben Salman jeune prince impétueux et les messieurs sortis de
l'ENA et
de l'X, le courant ne passe pas. Alors, les messages empruntent le
plus souvent les circuits embrumés des intermédiaires
milliardaires. Des centaines de millions de commissions sont en jeu,
argent souvent illégal au regard des législations, tractations de
l'ombre qui ne sont révélées
au public qu'au hasard des scandales qui précèdent les échéances
électorales.
Mais
dans l'immédiat, la décision des Saoud d'annuler le solde des
commandes en cours du programme franco-libanais Donas va provoquer un
séisme industriel. Dans la dizaine d'entreprises de premier rang
concernée et chez les centaines de sous-traitants, le processus de
fabrication sera reporté, ralenti, voire au pire interrompu. À
moins que l'Arabie ne reprenne en direct et à son compte toutes les
commandes en cours, et qu'elle compense par des achats nouveaux, ce
qui n'est pas gagné d'avance. Heureusement, les pertes financières
devraient être limitées car les acomptes à la commande sont
généreux et couvrent en principe très largement les aléas de
toutes natures ; les juristes et les banquiers ne seront pas à
plaindre. Les risques de conséquences négatives portent
principalement sur l'emploi surtout si les matériels en cours de
fabrication ne trouvent pas rapidement des clients de substitution.
On
se souvient que le Mistral invendu avait finalement été placé
avantageusement auprès de la marine égyptienne, grâce.....à un
financement saoudien !
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