La diplomatie ne peut s'affranchir
des contraintes de la géographie. L'Argentine est à 20 heures
d'avion de l'Arabie. Cette distance est infranchissable sans escale.
Le Prince Mohamed ben Salman (MbS) s'est donc trouvé face à un
banal problème de plan de vol pour se rendre au G20 de Buenos Aires
jeudi prochain.
Pas question de se poser en Europe où le protocole
eut exigé une rencontre au sommet. Or, ni Macron, ni May, ni le roi
d'Espagne ne montraient d'empressement pour recevoir inopinément le
prince sanglant. En Afrique du Nord, si le Président algérien
Bouteflika a fait un signe du doigt qui a été positivement
interprété, son voisin le roi du Maroc a retenu son enthousiasme,
arguant une indisposition passagère et la charge de son agenda.
Seul, le Président salafiste de la Mauritanie s'est précipité pour
dérouler le tapis rouge.
En Tunisie, à Carthage et à la
Kasbah, on a levé les bras au ciel. Mais les caisses étant vides,
il était difficile de faire la fine bouche. Pour quelques milliards
de plus mais à contre cœur, l'encombrant touriste sera finalement
le bienvenu. Devant l'aérogare pavoisée aux couleurs croisées du
sabre et de la liberté, Président et chef de gouvernement seront
sagement alignés avec les corps constitués. Les sourires seront
crispés. Ce sera la première fois que MbS serrera la main d'autant
de démocrates arabes. La contagion est improbable.
Au retour d'Argentine, le problème
de la logistique aéro-diplomatique se posera à nouveau.
À moins que d'ici là, MbS ne
soit retenu par la justice dans quelque pays vertueux ! C'est
une extravagante hypothèse qui fait les délices de la presse
algérienne...et la notre.
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