En Normandie chacun sait qu’un serment bien arrosé est promesse de félicité alors qu’une cérémonie sans crachin est présage de misères.
C’est pourquoi on dit : « mariage pluvieux mariage heureux »
L’adage existe aussi en Arabie. Mais pour des raisons météorologiques, on dit « à mariage plus vieux mariage heureux »
Dans la très sèche cité de Bahrah, un fringant vieillard de 95 ans vient d’épouser en troisième noce une jeunesse de 30 printemps. Sa première épouse, ses dix enfants et ses 35 petits enfants étaient à la noce. Hamdan fait ses six kilomètres à pied chaque jour pour aller prier à la mosquée. Il ne boit que le lait de ses chamelles. Alhamdou lillah !
Chez les créatures voilées, les espoirs de bonheur augmentent aussi avec l’âge. C’est pourquoi il est fréquent que les très jeunes filles se rebiffent. Elles veulent absolument coiffer Sainte-Catherine. Dernièrement, la jeune Buraïdah a provoqué un scandale en hurlant à son mariage : « au secours, au secours, je n’en veux pas ! » Il faut préciser que l’épousée a douze ans et que son nouveau mari sera octogénaire aux prunes. « Nan nan » criait-elle « je ne veux pas devenir la belle grand-mère d’une quarantaine de petits enfants tous plus âgés que moi ». Un journaliste qui passait par là rapporta les faits sans doute pour amuser ses lecteurs. Il déclencha un formidable débat national.
Depuis, l’Arabie est divisée. Il y a d’un coté les internationalistes qui rappellent que le Royaume a signé moultes conventions onusiennes entérinant l’âge de la majorité à 18 ans. De l’autre il y a la fatwa du mufti du royaume Abdulaziz Al-Cheikh qui fixe à 10 ans le permis de convolage. Le prophète n’a-t-il pas montré la voie en épousant il y a quatorze siècles Aïcha, neuf ans ?
Les pouvoirs publics se devaient d’intervenir, c’est ainsi que le Ministère de la Justice à décidé de nommer une commission chargée « de suivre le dossier et de prendre les mesures qui s’imposent » la cour de cassation a été saisie (Ah !)
En attendant, le tribunal d’El Jouf, dans une affaire semblable a déclaré parfaitement légal le mariage de deux sœurs de 13 et 14 ans. (Oh !)
Une autre polémique concerne le mariage « messyar ». C’est un mariage plaisir dont voici le mode d’emploi. Il suffit de dire : « je t’épouse pour le plaisir sans aucun héritage et pour une durée déterminée… » Si elle dit oui en présence de deux témoins pris au hasard l’union est halal, on peut se coucher tranquille. Pour le Cheikh Al-Aoudeh ce type de mariage CDD est parfaitement chariatique mais à l’autre bout du royaume son collègue Al-0baikan vilipende cette tartuferie d’origine chiite. Difficile d’y retrouver son latin. En attendant les petits malins et les grandes coquines profitent du vide chariatique.
Au Majlis el Choura le parlement royal, des voix s’élèvent qui souhaitent légiférer une bonne fois pour toutes sur ces questions. L’opposition s’y oppose. Trop de loi tue la loi, c’est bien connu et de citer l’exemple de la France, terre de liberté et de tolérance à peine voilée.
Car en Arabie pays du hijab obligatoire, la nudité aussi fait débat. Dernièrement le bon roi Abdallah a osé se faire photographier aux côtés d’une saoudienne au visage complètement dévoilé ! Oui vous avez bien lu, le visage de la femme était absolument nu. On lui voyait les yeux, le nez, le menton…tout quoi. Le cliché est paru à la une des journaux. On dit que le roi a même serré la main de la professeure puis il a épinglé sur son abaya noire la plus haute distinction du royaume. Au train où vont les choses et si Allah lui prête vie, le monarque permettra peut-être aux femmes de conduire leur voiture, aux vitres fumées bien sûr !
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