« Nous mourons, nous mourons pour que vive la Nation »
L’hymne des enfants de Bourguiba résonne dans toutes les consciences tunisiennes. Les fils de Sidi Bouzid désormais Sidi Bouazizi, ceux de Sidi Bou Chhak à Djebiniana, leurs frères de Thala, de la Chebba…s’immolent, se pendent, s’électrocutent. Tout un peuple gagné par une épidémie de résistance suicidaire.
L’histoire de l’humanité ne relève aucun exemple d’hommes et de femmes ayant fait le choix de voter avec leur vie. Ces êtres admirables retournent contre leur cœur la haine qui les ronge. Ils ont compris que toute riposte au policier qui les gifle serait injuste car elle atteindrait un faible, une victime comme eux des « circonstances ». Ils ont compris que la lutte armée serait fratricide, que l’explosion de la ceinture ou de la bombonne sèmerait le deuil dans la famille des innocents. Alors ils se détruisent laissant un message d’impuissance et de dignité. Ont-ils laissé un mot à leurs enfants ? « Chers petits, je pars car après avoir tout tenté, je n’ai pas réussi à vous assurer le pain que je vous dois. Dieu qui me pardonne y pourvoira ».
Une femme escalade un pylône à haute tension avec ses enfants, elle hurle son désespoir. Elle est entendu par le gouverneur qui ordonne de plonger la ville dans le noir, interdit la vente de cordes, d’allumettes et de tout autre objet subversif.
« N’amoutou n’amoutou wa yahhia l’watan ! »
Continue de scander le peuple d’Abou Kassem Chebbi.
A Paris Stephane Hessel a lancé un appel « indignez-vous ». Les tunisiens ont entendu le message qui ne leur était pas destiné. Ils ont inventé la Révolte de la Dignité.
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