Tous
les écoliers connaissent par cœur le cri de souffrance du poète
Johachim du Bellay : « France,
mère des arts, des armes et des lois, tu m'as nourri longtemps du
lait de ta mamelle ….».
À
cette époque, François 1er guerroyait en Italie, « terre des
arts ». Il en rapporta un butin fabuleux dont l'œuvre suprême
sera exhibée à l'admiration de générations de badauds: la
Joconde.
Le
roi fit aussi venir Léonard de Vinci, captif consentant, qui acheva
les deux dernières années de sa vie dans une dépendance du château
royal d'Amboise.
L'artiste,
merveilleux vieillard souffretteux de 65 ans, n'était pas seulement
le plus talentueux des Florentins, il était aussi le plus grand
ingénieur militaire de son temps. Lorsqu'il arriva en France en 1517
il trimballait dans les cartons de ses malles une partie de ses
archives : des dessins sublimes mais aussi les plans de
forteresses imprenables, les croquis d'engins de guerre diaboliques,
préfigurations visionnaires de ce que deviendront plus tard les
chars d'assaut, sous-marins, hélicoptères, mitrailleuses... et puis
d'autres machines
à saigner comme les chariots à faux ou les propulseurs de lances
qui avaient fait leurs preuves durant les guerres d'Italie.
Il
est probable que les services de renseignement du roi de France
s'intéressaient
davantage
aux armes qu'aux arts. On peut légitimement se demander si le jeune
roi français
âgé de 23 ans, sous l'influence de quelques rusés conseillers, ne
s'est pas joué du sénile génie pour lui dérober les plans de ses
engins meurtriers ?
À
cette question perfide, le sourire de Mona Lisa répond
partiellement.
Et
c'est ainsi que l'art de la guerre devint français.
De
nos jours, les tycoons de l'armement collectionnent les tableaux et
les journaux; l'éternel et l'éphémère, ils préparent la guerre,
ils fabriquent l'actualité...ils remplissent (parfois) les musées.
Le
mélange des genres est de tradition.
La
13ème Université d'été de la Défense se tiendra les 14 et 15
septembre prochain à Strasbourg. Elle réunira en conclave les
industriels de l'armement et les représentants de la communauté de
défense.
Le
Géréral d'Armée de Villiers Chef d'État Major des Armée salut
« une formidable
occasion d’échanges entre parlementaires, universitaires,
industriels et militaires ».
Le PDG de Thales se félicite que l'événement (dont son groupe
10ème rang mondial est le principal partenaire), soit cette année
consacré au
renseignement car « nos
technologies d'imagerie et d'interception électromagnétique
d'origine spatiale, aérienne, navale et terrestre, ainsi que nos
solutions de
cyberdéfense en relation étroite (avec le renseignement)
participent chaque jour au renforcement de cette capacité »
http://www.universite-defense.org
Par
delà les discours de circonstance, ces deux journées de Strasbourg
seront à marquer d'une double pierre blanche.
Elles
célèbreront l'incroyable réussite de la gauche dans le domaine de
la défense où personne ne l'attendait. On se souvient qu'en juin
1981, Mitterrand Président ordonnait le désarmement des engins
avant d'aller visiter le salon du Bourget
Aujourd'hui l'armée française est au sommet de ses performances et de sa popularité. Elle n'a jamais fait autant avec si peu résume un officier. Pourtant, elle embauche à tour de bras, non seulement pour relever ses troupes en opération dans une bonne douzaine de pays, mais aussi pour former à l'usage du « made in France » une trentaine d'armées étrangères.
Le
complexe militaro-industriel tourne à plein régime. 4 000
entreprises, 165 000 emplois, 15 milliards de chiffre d'affaires,
soit
3,5% de la production mondiale. Comparaison n'est pas raison mais la
filière de l'armement pèse en France exactement le même poid
économique et social que celle des vins et spiritueux. Mais
pour la première fois de l'histoire sa balance commerciale est
exédentaire, la France vend plus d'armes qu'elle n'en
achète. « Jamais
les produits français, pas seulement les Rafale, n'ont fait l'objet
de tant de sollicitations » fanfaronne
le Président Hollande qui est le premier responsable de cet exploit.
Ira-t-il
à Strabourg recevoir l'ovation de la profession ?
Il
serait bien inspiré car les 14 et 15 septembre coincident très
exactement avec le cinq centième anniversaire de la célèbre
victoire de François Ier.
Tous
les écoliers connaissent par cœur la date de la bataille de
Marignan !
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