Ici on est chez nous !
Hurlent
les manifestants à Ajaccio.
Nombre d'entre eux sont les petits
enfants de ceux qui scandaient ce même refrain dans les rues
d'Alger
il y a soixante ans. Finalement, il aura fallu bien peu de temps à
ces réfugiés rapatriés pour se sentir chez eux chez nous.
Ici
on est chez nous
(comme
disent les Israéliens, les Hutus, les Daechiens...)
Dégage,
t'es pas de la bande, casse toi tu pues...
(Laisse
béton !)
Retourner
mais où ?
De
là d'où tu viens. D'chez les tiens pardi : les bicots, les
crouilles, les melons...Choisis de déchoir volontairement,
nationalement.
Mais
je suis né ici, mon père et mes grands-pères...
C'est
pas parce que l'on nait français que l'on est français.
Avant ?
Par
ordre antéchronologique : Tunisie, Maroc, Andalousie, Yémen ou
Zanzibar mais cela, je ne peux pas l'affirmer.
Ma
famille se serait convertie à l'islam vers 730. Possiblement
qu'auparavant nous étions chrétiens ou juifs...La souche est
enterrée si profond qu'il est difficile d'en dégager les racines.
Tu
m'embrouilles.
Du
coté de ma mère ?
C'est
nickel, je peux vous garantir et certifier documents à l'appui la
gallo romanité de la lignée depuis le règne de Charles le Bel.
Dire que tous furent de pieux
chrétiens,
je n'irai pas jusque là, mais de loyaux patriotes assurément.
Bon
tu peux rester, mais au moindre soupçon, c'est la publication de ta
fiche S et le port du croissant vert au revers de ton veston.
Addendum:
Jacques Senti nait en Corse, République de Gênes il y a quatre cents ans. À l’âge de neuf ans il est enrôlé de force par des corsaires, puis vendu au Bey de Tunis qui en fait le compagnon de jeu de ses enfants. Jacques devient Mourad. À quinze ans il sait par coeur le Coran. Guerrier audacieux et diplomate habile, il succède à son maitre en 1613.
Mourrad Bey « El Corso » règnera jusqu'en 1631.
Sa dynastie s’éteindra en 1702 par l’assassinat de Mourad III qui fût le plus sanguinaire et le plus impopulaire des monarques de Tunisie.
Tous les princes Mouradites seront exterminés à l’exception de quelques fuyards qui parviendront à prendre la mer pour aller se réfugier à Ajaccio où ils proliférèrent dans l'anonymat. Trois siècles plus tard leurs mauvaises manières conduisirent les autochtones exaspérés à les déchoir de leur nationalité d'asile afin qu'ils retournent en Tunisie, leur patrie d'origine.
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