Que
les assassins soient tondus puis déchus en grande cérémonie place
de la République après lecture du Préambule de la Constitution, et
puis après ? En tuant pour des idées contre lesquelles depuis
des siècles des millions de
Français
se sont sacrifié, les mabouls du jihad n'étaient déjà plus
des nôtres mais des avatars déshumanisés.
Même les
pays de leurs ancêtres ont refusé que leurs
dépouilles
viennent
souiller leurs cimetières, alors ils ont été ensevelis
en
catimini, sans tristesse ni regrets dans une fosse recouverte d'une
terre qui les avait fait naitre.
Ils ont amplement mérité
l'indignité nationale.
La
déchéance est un leurre qui masque l'enjeu central des prochaines
élections : celui de la dénaturalisation des binationaux.
Hollande
a-t-il voulu prématurément désamorcer ce pétard à mèche
longue ?
Depuis
soixante ans, une partie de l'opinion française est obsédée
par l'immigration. Elle refuse l'intégration et le partage des
différences, elle exige l'assimilation, confondant identité et
identique.
Cette
aspiration a été ignorée
par
les gouvernements et les élus qui ont pratiqué une politique de
différenciation et de communautarisme. Par commodité, ils ont
conduit une politique publique d'implantation
de ghettos et sous-traité « la paix sociale
» aux États anciennement colonisés.
Les
banlieues révèlent des quartiers monocultuels : Algériatown,
Tunisiatown, Chinatown, Turquitown...."Qui se ressemblent
s'assemblent", avec les encouragements des pouvoirs publics.
Ainsi
perdure le système d'enseignement des langues et cultures d'origines
(ELCO) dont les programmes incontrôlés véhiculent chez les élèves
des écoles primaires une idéologie et des valeurs aux antipodes de
celles de la République.
Ainsi,
pour faciliter l'encadrement sécuritaire, la coopération policière
« internationale » a été renforcée. À la chute de Ben
Ali, il y a cinq ans, on a découvert qu'une centaine de commissaires
tunisiens avaient été discrètement accrédités et que des
bataillons de supplétifs veillaient à la bien pensance des
Tunisiens
sur le sol français.
Ainsi,
la « calino thérapie diplomatique » avec l'Arabie
et le Qatar a permis depuis plus de quinze ans d'accorder des cartes
de séjour à des centaines d'imams salafistes rémunérés sur des
fonds mystérieux qui ont propagé un discours de haine contre les
juifs, les chrétiens et les mécréants.
Ainsi,
au lieu de songer à créer une Ecole Nationale de l'Islam le
gouvernement signe à tour de bras des accords avec des établissements du
Caire, d'Ankara, d'Alger ou de Rabat pour former les futurs imams de
France. Un comble pour un pays qui compte plus de musulmans que la
plupart de ceux qui siègent à la Ligue Islamique et dont les
islamologues sont parmi les plus savants du
monde.
Et
on pourrait multiplier les exemples qui démontrent comment au fil
des années, à traiter les Français de confession musulmane
comme des étrangers, on a fabriqué des générations de citoyens
hybrides qui partagent la nationalité de Voltaire et les idées d'Al
Qardawi.
Depuis
l'entrée en guerre contre l'État Islamique, l'ambiguïté
identitaire est devenue une question nationale car tout arabe, tout
musulman est désormais suspect.
Le
temps est peut-être venu de débattre non pas de la déchéance,
mais de la double allégeance qu'implique la bi-citoyenneté.
Colère
dans les dîners en ville : « Comment
peux-tu dire çà TOI ! Tu vieillis, tu vires facho... »
Car
ce sujet est tabou. C'est un « modèle déposé » par
l'extrême droite. Il est interdit d'y toucher sans verser des
royalties au Front National.
Combien
de binationaux ? Cinq, six, huit millions ? Nul ne le sait.
Le
double passeport n'est pas le legs passager du nouveau naturalisé,
il se transmet de génération en génération. On devient français
par naissance, filiation ou acquisition. On est binational par
héritage. Pour résumer : les arabes portent automatiquement la
nationalité de leur père et de leur grand-père, et les juifs,
deviennent israéliens
sur simple déclaration consulaire. C'est la loi de l'origine.
Au
plan touristique, juridique, commercial et fiscal, ce statut de
binational présente certains avantages, mais il a un inconvénient :
le service militaire. Certes, comme il existe des conventions
bilatérales plus ou moins favorables, il est possible de se
soustraire à l'appel sous le drapeau « étranger » en
choisissant de résider en France. Mais combien de jeunes
français
sont enrôlés en Algérie, en Turquie, en Israël ? Secret
défense.
On
se souvient du soldat Gilad Shahit « enlevé »
dans un char israélien à Gaza, puis « séquestré »
comme « otage »
par les « terroristes »
palestiniens.
Sarkozy et Delanoë avaient fait placarder sur les murs des édifices
publics le portrait géant du sergent
israélien.
À la même époque, le Président Français s'était superbement
désintérressé du sort du prisonnier
franco-palestinien
Salah Hamouri qui fut
finalement libéré en même temps que Gilad Shahit. Échange
surréaliste de deux Français se combattant pour une cause étrangère
à leur « patrie ».
Cette
double allégeance est officiellement revendiquée par les
Israélo-Français dont le gonfalonier est Monsieur Meyer Habib,
député des Français
établis hors de France. Élu de la 8ème circonscription: 112 mille
inscrits dont 65 mille en Israël, le reste étant réparti entre
l'Italie, la Grèce, la Turquie, Chypre et Malte. Sioniste assumé,
ancien vice-Président du CRIF, il revendique sa proximité avec le
Likoud et son amitié avec Netanyahou. En février 2015 devant la caméra d'iTélé il a
réaffirmé sa nationalité Israélienne « tout
comme une soixantaine de membres de l'Assemblée Nationale »
C'est
la Knesset au Palais Bourbon !
Sur
son blog, le parlementaire affiche comme premier objectif « la
préservation de la bi-nationalité car c'est une chance dans un
monde qui change » En
déplacement à Tel Aviv, il ajoute devant ses
électeurs « Israël
est une assurance tous risques ».
À
l'inverse, le destin de la majorité des musulmans binationaux est en
France et nulle
part
ailleurs. Comme les Bretons, les Corses ou les Antillais, ils portent
leur origine avec fierté mais trouvent déplacé qu'on leur accole
systématiquement cette seconde identité de Franco-X, c'est à dire
de Franco-étrangers. Peu d'entres eux envisagent de s'établir dans
le pays de leurs ancêtres, mais pour autant, l'abandon de leur
nationalité est rarement envisagé car il faut vaincre les aversions
héritées
de l'histoire coloniale qui entretiennent la confusion entre
renonciation à la citoyenneté et déclaration d'apostasie.
La
nationalité n'est pas un document cartonné que l'on peut
collectionner. La Loi américaine est sans doute l'une des plus
abouties
du monde car elle restreint le cumul et interdit la confusion des
allégeances. Le législateur
français
ferait bien de s'en inspirer pour amender le Code.
C'est
l'occasion ou jamais car à trop tarder, on laisse les marchands de
cataclysmes et les futurologues nationaux préparer l'enjeu des
élections avec de sombres suppositions. Et si un jour entre les
jours, disent-ils le malheur jetait les Algériens, Marocains et
Tunisiens les uns contre les autres dans une guerre fratricide.... si
les tueries de Daech parvenaient à provoquer l'insurrection des
banlieues...si la guerre israélo-palestinienne
s'internationalisait...si comme il y a vingt ans en Bosnie... ?
Invraisemblable
bien
sûr !
En
revanche, si après demain le gouvernement sous la pression d'une
opinion apeurée
venait à contraindre les bi-citoyens d'abandonner l'une de leur
nationalités, alors il faudra bien choisir entre renier ou être
déchu !..
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