En
cette fin d'année 2017, les médias ressassent la rétrospective des
douze mois écoulés fertiles en surprises. Mais ce n'est pas Trump,
ni Poutine, ni Erdogan, ni même Le Pen qui font la une des
magazines, mais Abdelfoulan al Faradi le tout récent Prix Nobel de
la Paix, que la cascade de révolutions arabes a hissé en quelques
mois à la tête de l'Arabia.
La
naissance du nouvel état pluriel composé de 22 pays désormais
fédérés, est assurément l'événement historique majeur de
l'année 2017.
Pourtant
saluée et applaudie par l'ensemble de la communauté internationale,
la communion du Moyen-Orient, du Levant et de l'Afrique du Nord a
singulièrement été accueillie avec bellicisme par l'État
hébreu qui a maintenu la mobilisation de ses réservistes, en dépit
des déclarations conciliantes des nouveaux dirigeants arabes
démocratiquement élus, dont le programme se résume aux trois
mots scandés par la foule dans les cortèges des métropoles de
l'Oumma: karama, khobz, adala, dignité,
pain, justice.
En
France, la décision de la Présidente Le Pen de décréter au
lendemain de son élection, le blocus sur les Comores - désormais
composantes unies de l'Arabia - au prétexte de « mettre
un terme à l'invasion de la terre française de Mayotte par des
hordes d'Arabes » a
soulevé l'indignation de l'opposition et entrainé des
manifestations dans toutes les villes de France. Les incidents graves
et les rafles massives dans les banlieues ont radicalisé le
mouvement de protestation qui a pris une tournure insurrectionnelle
menaçant la paix civile.
En
conscience, et après avoir dénoncé un complot raciste, le Raïs de
l'Arabia, s'est adressé depuis Tunis aux arabes de France: « Si
vous voulez rester arabes et que vos enfants et vos petits enfants
restent arabes, vous devez quitter la France et venir vous installer
en Arabia....Ce n'est pas votre pays, ce n'est pas votre terre,
quittez la France et venez en Arabia »
a t-il martelé.
Un
plumitif facétieux en quête d'inspiration et pour distraire
quelques lecteurs, a noté que le ministre israélien de la défense
l'ultra arabophobe Avigdor Lieberman avait jadis employé exactement
les mêmes mots pour stigmatiser « l'antisémitisme
et les attentats contre des cibles juives en France ». C'était
le 26 décembre 2016, il y a un an !
La
déclaration du Raïs Abdelfoulan a provoqué en France un séisme
dont nul ne peut encore prédire les conséquences. Gouverner c'est
prévoir. Hélas, aucun(e) politique n'avait imaginé ce scénario
catastrophe qui pourrait bien se révéler plus calamiteux pour
l'économie française que l'implosion d'une centrale nucléaire et
le débordement de la Seine. Selon le patronat, qui n'a pas été
démenti par Bercy, le PIB du pays pourrait chuter de cinq points, ce
qui est sans précédent depuis la débâcle de 1940. La bourse dont
les cours avaient été suspendus a repris ses esprits et limité ses
pertes grâce aux achats massifs d'actions adossées à l'emprunt à
taux négatif garanti par l'état économique d'urgence. Le
ministre des finances a annoncé que le plafond des retraits en
espèces serait relevé mais que le quitus fiscal restait obligatoire
pour quitter le territoire. Il a précisé que les sociétés
n'étaient pas concernées par ces restrictions tout en
qualifiant « d'extravagant » le
chiffre d'un million d'entreprises impactées par l'exode massif des
arabes de France. Le ministre de l'intérieur a pour sa part,
contesté le chiffre de 500 mille départs liés à l'Arabxit,
insistant sur le fait que l'immense majorité des « musulmans
de retour sur leur terre d'origine » étaient
des émigrés et des sans papiers. Les « Français
fuyants sont des faux Français » a
t-il ajouté. La formule est depuis devenue un slogan.
Au
cours de son allocution traditionnelle de vœux à la nation
télédiffusé depuis le Palais de l'Élysée, la Présidente a
qualifié l'appel du Raïs de décision souveraine ; elle a
invité les Français « de souche, de culture et
d'adoption à se
réjouir du bon coté des choses »
avec notamment la multiplication des emplois et des logements
vacants.
Bonne
année quand même !
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