Winou ? (où est-il ?) Au
pays de l'or noir, où l'omniprésent Prince héritier Ben Salman
avait disparu des écrans radar depuis un mois, ce murmure
interrogatif était devenu le grondement retentissant de toute la
population. La rumeur propagée par le téléphone arabe rapportait
qu'il avait été blessé lors d'une fusillade au Palais en avril
dernier avant d'être exfiltré vers son île privée des Maldives en
attendant la purge de ses services de sécurité. Finalement après
quatre semaines de coma médiatique, il est réapparu le temps d'un
cliché avec le Président de la FIFA venu le complimenter d'avoir
autorisé les femmes à assister aux matchs de foot en Arabie. Deux
jours avant, Ben Salman avait donné des premiers signes de sa
résurrection en téléphonant à Emmanuel
Macron. Sans doute souhaitait-il livrer
à son ami la primeur de ses analyses sur les événements
internationaux du mois écoulé : le reniement de la signature
des Etats Unis sur l'Iran, la provocation de Trump à Jérusalem, les
crimes de l'État hébreu, l'annulation du rendez-vous de Pyongyang,
la réélection de Poutine, de Maduro, les attentats en Afghanistan,
Pakistan, Indonésie, des élections en Tunisie, Italie, Irak,
Malaisie, Arménie, Liban, la tension en mer de Chine, la hausse du
prix du baril... Las, le compte-rendu de l'entretien rendu public par
un communiqué du 23 mai restera dans les annales de la salle de
presse de l'Élysée comme un modèle de langue de bois destiné aux
journalistes pris pour des jambons.
"Le
Président de la République s’est entretenu le 22 mai avec le
Prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohamed Ben Salman.
Cet
entretien a été l’occasion, quelques semaines après la visite du
Prince héritier en France, de faire le point sur les dossiers
bilatéraux et régionaux.
Sur
les sujets régionaux, le Président de la République a réitéré
les positions et les engagements de la France sur le dossier
nucléaire iranien, la Syrie et le Yémen, en soulignant l’importance
de trouver une issue pacifique et négociée à ces crises,
déstabilisatrices pour la région. La conférence humanitaire sur le
Yémen décidée lors de la visite du Prince héritier à Paris a été
confirmée pour la fin du mois de juin à Paris.
Le
Président de la République et le Prince héritier ont également
échangé sur les réformes en cours au royaume. Dans ce cadre, la
question des droits de l’Homme a été évoquée, pour faire suite
notamment aux échanges entre les deux hommes à Paris en avril
dernier »
Winou cheytan ? (où est le diable?
Winou cheytan ? (où est le diable?
« les
deux hommes »
ont fait le point sur des dossiers « bilatéraux »
mais nul ne saura jamais lesquels. Mystère et boules de gommes !
Ils ont été plus diserts sur les sujet « régionaux »
l'Iran et la Syrie, le Yémen et même (quelle audace!), ils ont
évoqué des droits de l'Homme en Arabie Saoudite... mais strictement
dans le cadre des « réformes en
cours au royaume ».
On est rassuré.
Le
diable se cache toujours derrière le non dit. Au lendemain d'un
ignoble massacre, alors que l'opinion publique internationale est
indignée par le pogrom ordonné par Netanyaou sur Gaza, alors que
les plus modérés s'interrogent désormais sur le droit à
l'existence de cet État colonialiste autrement que dans la guerre et
le sang, le vice-roi d'Arabie et le président français n'ont même
pas parlé d'Israël.
Les
Albigeois du Royaume de Saba
Tout
aussi extravagante est la complice duplicité avec laquelle « les
deux hommes »
ont évoqué l'hécatombe au Yémen, génocide comparable à celui
des croisés contre les
Albigeois
cathares il y a huit cents ans.
Sous
les yeux des États silencieux, le Yémen meurt à petit feu.
Le plus beau des pays arabes est depuis quarante mois défolié par des bombardement incessants. Ses rivages, ses îles, une partie de ses terres sont occupés militairement par une coalition de mercenaires emmenés par l'Arabie Saoudite. Dans l'indifférence des puissants, sur fond de guerre froide alibi de tous les abus, loin des caméras du 20 heures, des milliers d'enfants meurent d'une balle entre les yeux, d'un éclat d'obus, d'une maladie infectieuse, ou de faim. (1) Ben Salman, grand ordonnateur du carnage n'est ni un guerrier, ni un politique, c'est un communiquant cynique qui s'auto-convainc de sa propre propagande. Il se récite en boucle la fable du loup et l'agneau. Horreur dans l'horreur et comble de la duplicité : les médias du royaume et leurs relais internationaux diffusent des reportages montrant la distribution aux gamins du Yémen de colis de nourriture à l'effigie du prince qui les affament.
Le plus beau des pays arabes est depuis quarante mois défolié par des bombardement incessants. Ses rivages, ses îles, une partie de ses terres sont occupés militairement par une coalition de mercenaires emmenés par l'Arabie Saoudite. Dans l'indifférence des puissants, sur fond de guerre froide alibi de tous les abus, loin des caméras du 20 heures, des milliers d'enfants meurent d'une balle entre les yeux, d'un éclat d'obus, d'une maladie infectieuse, ou de faim. (1) Ben Salman, grand ordonnateur du carnage n'est ni un guerrier, ni un politique, c'est un communiquant cynique qui s'auto-convainc de sa propre propagande. Il se récite en boucle la fable du loup et l'agneau. Horreur dans l'horreur et comble de la duplicité : les médias du royaume et leurs relais internationaux diffusent des reportages montrant la distribution aux gamins du Yémen de colis de nourriture à l'effigie du prince qui les affament.
« La
politique la plus coûteuse, c'est d'être petit » *
La
France participe sans état d'âmes à ce sinistre jeux de
trompe-couillons car non seulement elle fournit
des armes et un soutien logistique aux forces royales saoudiennes
mais elle partage la politique du double langage en acceptant de
patronner avec l'Arabie « une
conférence humanitaire »
qui se tiendra à Paris en juin prochain. Ce sera à n'en point
douter, une tribune supplémentaire de désinformation et de
propagande habilement organisée par l'une des dizaines d'agences de
communications internationales grassement payées par Riyad. On y
verra à la tribune une palanquée de sommités internationales et
quelques ONG qui diront au grand jour combien l'Arabie est humaine et
généreuse avec ceux qu'elle trucide la nuit. Dans ce monde à
vendre, l'argent peut tout acheter. Y compris Emmanuel
Macron, Président du pays de référence des droits de l'Homme, qui
donne l'impression de monnayer des « indulgences » contre
des bons d'achats aux usines d'armements. Il est vrai que les Saoud
achètent les yeux fermés, sans marchander, souvent au comptant ou
selon un échéancier de paiements en avance des phases de
fabrications. Zéro risque et gros bénéfices assurés. Dans ces
conditions, difficile de refuser de vendre des jouets meurtriers
au patachon de Trump même au prix d'incalculables conséquences.
Saudi
Magic Kingdom
Pendant
qu'il anéantit
le Yemen et encage tous ceux qui osent le contester, Ben Salman rêve
de transformer son pays en Amérique à lui. Tout comme son mentor de
la Maison Blanche, il est manipulé par une bande de gourous
évangélistes qui se remplissent les poches en vendant des gadgets
et en lançant des idées loufoques à portée de compréhension de
bédouin.
Au
royaume des Saoud, hormis les travailleurs immigrés (10 millions),
toute la population (20 millions) s'ennuie. Gavée de sucreries, de
foot et autres stupéfiants, elle passe l'essentiel de son temps à
prier que le ciel s'écroule sur la tête de ses oppresseurs. Dés
qu'ils le peuvent les
Saoudiens
s'échappent en famille vers l'étranger pour aller respirer l'air de
la liberté. Les plus riches partent en Europe ou en Amérique, les
autres estivent en Asie et en Afrique. Les experts yankee ont chiffré
le prix de cette bouffée d'oxygène à 20 milliards de dollars par
an. Pourquoi ne pas les inciter à dépenser cet argent sur place
ont-ils suggéré ? C'est ainsi qu'au début du
printemps, toutes affaires cessantes, Ben Salman s'en est allé trois
semaines durant visiter les parcs de loisirs de Floride et de
Californie. Il a multiplié les contrats avec tous les forains des
USA. Un opérateur texan, le Mozart de la profession, a promis de
transformer le royaume des ténèbres en foire du trône. Aussitôt,
des centaines d'architectes et de paysagistes ont été mobilisés
sur le projet de reconversion d'un bac à sable de la
banlieue de Riyad. "Quiddiya", le nouveau « Saudi Mickey » sera
le plus innovant et le plus grand centre de loisir du monde. Il
comprendra une cinquantaine d'hôtels et de résidences de luxe et
une dizaine de parcs sur la thématique du voyage. Ainsi, tout en
demeurant sur la terre du prophète les heureux sujets Saoudiens
auront l'illusion de séjourner à l'étranger. Le « french
corner » sera une réplique des Champs Elysées avec à chaque
extrémité l'Arc de Triomphe et l'Obélisque qui depuis Paris,
seront déménagés. Macron s'y serait engagé !...
- https://www.les-crises.fr/un-repas-par-jour-des-meres-yemenites-essaient-de-nourrir-leur-famille-par-maggie-michael/
*Charles de Gaulle mars 1964 en Guadeloupe
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