Sur la route de la soie, on ne fait pas dans la dentelle.
Les kirghizes et les ouzbèks se massacrent. Comment font-ils pour se reconnaître ? A leur chapeau pardi ! Où ça ? À Och. Une méchante ville moche de l’Asie Centrale. Vous ne voyez pas ? Mais enfin sur la route de Tachkent à Bichkek ! Bichkek, l’ancienne Frounze la capitale du Kirghizstan voyons!
Il suffit d’y avoir échoué une fois pour se souvenir de cette ex-sous-préfecture soviétique. Qu’est devenu le musée où s’entassaient les œuvres de peintres moscovites déportés? Il parait que la célèbre académie de l’armée Rouge n’est plus. Pour les usines kalachnikov je ne sais pas mais l’hôtel Dostik a perdu son étoile rouge, c’est confirmé.
Le premier président de la République Askar Akaïev, aujourd’hui en réserve, est toujours un mathématicien souriant et passionné d’holographie. Son pays ressemble à son hobby, on croit voir et c’est autre chose qui apparait.
A Bichkek, les roses sont les plus belles du monde. Elles poussent comme du chiendent, insolentes, odorantes, énormes qu’on dirait des hortensias. Hélas, le peuple ignore ces beautés. Il a baptisé « révolution des tulipes » son premier coup d’éclat. Pourtant le Kirghizstan n’a rien d’un Pays Bas !
Hors de la capitale, il n’y a que montagnes. Pas des Alpes riquiqui avec un Mont Blanc. Au dessus des nuages, ça va chercher dans les sept mille mètres! Pas besoin de barbelés pour se protéger du voisin chinois.
Là-bas comme partout il y a de la terre sous la neige. Mais celle-ci est rare et chère car on la transforme en produits pour nos télés et autres ordinateurs.
Le lac Issi Kul est une merveille de pureté. C’est un glacier liquide et profond dans lequel on hésite à tremper les doigts de pieds. Eh bien l’eau est à température caribéenne. Allez savoir pourquoi?
A contempler les paisibles bergers buvant du lait de jument sous leur yourte, on les croit indifférents au Kentucky Whisky qui coule sur la base américaine voisine. Pas du tout, ils se battent au coup de sifflet comme des GI obéissants. Leurs têtes de Turcs sont les ouzbeks d’à côté qui sont dix fois plus nombreux et très chatouilleux ; leur ancêtre Tamerlan avait la manie de construire des tours avec le crane de ses ennemis.
Ils sont fous ces Kirghizes !
Ils feraient mieux de lire « Jamila » de Tenguiz Aïtmatov le Hugo local, édité en poche, introuvable à Och.
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