Voici
que sur le ton de l'indignation, le quotidien parisien de référence
titre : « En Arabie Saoudite, Obama n'a pas eu un mot sur
les droits de l'homme »
laissant ainsi supposer que le Président des Etats Unis d'Amérique
avait fait le déplacement pour parler des cœurs qui souffrent. Il y
a trois mois, François Hollande à Riyad s'était tu honteusement.
Lui aussi.
L'Arabie
wahhabite est une insulte permanente aux principes humains
fondamentaux d'égalité des sexes.
Malgré
la répression et la censure, sur la toile du net des cris de
détresse jaillissent par millions que l'occident n'entend
pas. Le Royaume a récemment promulgué un décret qui assimile
l'expression de toute opinion liberticide – comme par exemple la
simple revendication pour les femmes de conduire une voiture - à un
acte de terrorisme. L'Arabie Saoudite est le seul, l'unique et ultime
pays au monde où la femme demeure esclave. Elle est objet, elle
appartient, elle n'est rien. Le monde qui le sait ne fait rien.
Obama
était venu seul bien sûr.
D'ailleurs, aucun chef d'Etat n'a jamais eu l'audace d'emmener son
épousée au pays des concubines.
Quoique,
au fil des années, pour répondre à la réprobation des
civilisations ambiantes, le Royaume a été contraint d'amender sa
loi discriminante. Ainsi, les soldates US, les ministres et
cheftaines d'Etats étrangers, les reines et les princesses
sont-elles classées dans le genre « neutre », ni mec, ni
nana. Malgré cet ouverture sélective vers la « parité »,
il faut reconnaître que rares sont les personnalités
qui abusent de ce statut privilégié.
Les
Belges viennent de se singulariser.
Il
y a quelques jours, la Princesse Astrid est allé vanter les produits
de Belgique chez le roi d'Arabie. La suite princière comprenait 350
pèlerins dont une quarantaine de femmes d'affaires lesquelles avant
de sortir de l'avion royal, ont été
priées de revêtir une abaya noire
couvrant toutes leurs affaires. Noblesse oblige, l'Altesse Astrid en
fut dispensée.
Dans
le salon d'honneur les journalistes immortalisèrent la scène
surréaliste de l'échange de royales salamaleks devant un parterre
exclusivement masculin. Les quarante femelles attifées de sacs
poubelles étant reléguées au fond de la salle, à l'abri d'un
paravent.
Un
radio reporter flamand commenta sobrement la cérémonie en précisant
que le wahhabisme était une forme « archaïque » de
l'islam. Bien que prononcé en langue régionale belge le
qualificatif - sans doute traduit avec excès dans les langues
d'Astrid et d'Arabie - heurta les oreilles monarchiques. Menacé de
sanctions par sa rédaction, le correspondant de presse audacieux
(chargé de famille à nourrir), présenta tout penaud ses plates
excuses.
Ami
journaliste scrupuleux,
ô toi
le digne descendant de Tintin reporter, je veux ici rendre hommage à
ton courage. Tu t'es souvenu qu' « Au pays de l'or noir »,
royaume de « Coke en stock », Aïcha la panthère du
Prince faillit bouffer Milou tout cru et que l'insupportable
Prince-garnement Abdallah reçut des mains de Tintin sa première
fessée bien méritée !...
Johan
De Ryck, dont je clame ici le nom : tu mérites ta particule
avec majuscule car tu as sauvé l'honneur de ta pauvre Belgique !
Tunisie :
autre petit pays mais grand destin où ce n'est pas demain la veille
que la Tunisienne
s'abaissera pour un crouton.
Dans
la délégation qui accompagnait la semaine dernière le Premier
Ministre Mehdi Jomaâ en visite en Arabie Saoudite, il y avait une
femme de fer : la Présidente de l'Union Tunisienne de
l'Industrie du Commerce et de l'Artisanat.
La
patronne des patrons tunisiens, Madame Wided Bouchamaoui s'est
présentée
à la tribune du forum des investissements de Jeddah « en
cheveux ». Oui, la tête nue. C'est inouï. Du jamais vu !
Qu'une aristocrate étrangère soit dispensée du voile noir, passe
encore, mais qu'une roturière arabe et musulmane brave l'interdit !
« Il est hors de question que je me travestisse en Belphégore
du patronat » aurait déclaré l'intransigeante entrepreneure !
Les wahhabites sidérées ont finalement cédé lui attribuant non
sans raisons, une descendance de grande noblesse issue de la reine
Didon. Mais on a frôlé l'incident diplomatique.
Ironie
du calendrier de l'histoire, y a quarante ans jour pour jour, le
mufti saoudien Ibn El Baz (que tout le monde a oublié) émettait
depuis Médine, une fatwa condamnant Bourguiba pour apostasie.
Bourguiba,
décédé il y a tout juste quatorze ans, repose à Monastir sous
cette épitaphe : « ci-git le libérateur de la femme
tunisienne ».
1 commentaire:
Sheikh Ibn Baz est juste mort en 1999 rahimahoullah
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