samedi 4 avril 2009

La guerre du vernis à ongles ?

J’écoute Europe 1. Le Président dit que dans un pays très beau, les petites filles qui mettent du vernis à ongles ont les doigts coupés. Ce n’est pas possible !

Abasourdi, je contemple la tartine qui flotte dans mon bol de Ricoré. Si le Président le dit, ça doit être vrai ; il est la parole de l’Evangile de ma France ! Je ressasse la nouvelle sans me résoudre à récupérer mon pain trempé. Sale journée ! Comment des créatures terrestres fussent-elles extrémistes, se sont-elles transformées en bourreaux d’enfants ? Les enfants c’est plus sacré que le sacré! Je cauchemarde: "Bismillah! Clac! Tends l’autre main petite sorcière. Clac-clac ! Aller, retourne pleurer sous la burka de ta mère!"

Le soir, je décroche mon téléphone arabe pour appeler les zones tribales. Depuis sa grotte de Tora Bora, Hamidoun s’étrangle de colère ; cette histoire de phalanges me dit-il est une rumeur du Mossad pour que les assassins du Christ repartent en croisade contre les Sarrazins.
Mon correspondant pachtoune est un francophone bien informé qui regarde TF1 grâce à une vielle antenne satellite abandonnée par l’armée rouge. Il est au courant de tout. Ici, me dit-il, on attend de pied ferme l’arrivée prochaine des gendarmes français en gants blancs qui viennent protéger les mains rouges de nos petites filles…
Pour calmer Hamidoun j’avance que ce n’est qu’un prétexte, et que nos héros du maquis Corse pourraient (conditionnel) être déployés discrètement pour lutter contre la culture du pavot dont l’Afghanistan est le premier producteur mondial. Le Président de la France a dit qu’il fallait s’attaquer aux racines du mal, car si nous ne faisons rien, demain nos jeunes seront accrochés.
Déjà les 6 000 tonnes de blanche Afghane tuent chaque année 100 000 junkies innocents à New York, Paris, Berlin, Londres…

De pandores en blancs de poulets… je ne sais pourquoi, on se met à parler bestiaux. Je me rends compte qu’Hamidoun n’apprécie pas du tout les animaux de compagnie. Je le charrie un peu et lui demande innocemment les raison de cette désaffection. Il hurle furieux dans le téléphone : « Notre PIB est inférieur au budget Canigou de vos 30 millions d’amis ! J’ai envie de vomir lorsque je vois les publicités d’aliments pour chiens et chats sur vos télés. Ici nos gosses sont parfois obligés de manger du rat alors qu’en France, les clebs sont tellement bien nourris qu’ils dévorent de temps en temps quelques enfants en friandise ! »
Je saisis l’allusion au récent drame dans la Marne où une fillette de 6 ans a été déchiquetée par deux dogues. Je tente de plaider la thèse de l’accident rarissime, monté en épingle par une presse en quête de marronniers. « Non ! Chaque jour en France, 2 000 personnes sont mordues par un canidé, les mauvaises années jusqu’à 30 personnes en meurent ! » M’assène l’enturbanné très informé.

Je proteste ! Le chien est le meilleur ami de l’homme, le copain des facteurs, il guide les aveugles, il sauve les alpinistes, c’est un lécheur fidèle et sincère… Rien n’y fait. Hamidoun m’annonce qu’Allah lui a commandé d’aller sauver les enfants des crocs canins. Il a fait un discours. Le peuple est prêt à partir exterminer les chiens. Où ? « D’abord à la Maison Blanche pour sauver Hussein qui a été contraint par le lobby sioniste-canin d’adopter un chien. Ensuite à Paris, capitale des toutous et des roquets-arrogants-donneurs-de-leçons. »

C’est la guerre des chiens !

1 commentaire:

JD a dit…

Horrible et très drôle pars que horrible... Mon ami Gendarme, (j'en ai plusieurs) me disait : en Seine Saint Denis, on m'a appris à regarder toujours en l'air, pour éviter les lessiveuses qui tombent des toits. En corse, on m'a appris à regarder mes chaussures, pour éviter de voir autre chose. J'espère que les gendarmes qui partent en Afghanistan on appris à voir en noir et blanc pour ne pas voir le vernis des ongles de petites filles et les champs de coquelicots.