mercredi 29 avril 2009

Picasso et Zidane

Pardon cher lecteur d’associer ces deux noms. Mais à Madrid il a encore gaffé grave !

« Los lazos son tan estrechos que muchos franceses consideran que Picasso es uno de los suyos y tengo por seguro que numerosos españoles ven en Zinedine Zidane a un compatriota ».
« Les liens sont si étroits (entre la France et l’Espagne) que beaucoup de Français considèrent que Picasso est l'un des leurs et que de nombreux Espagnols voient dans Zinedine Zidane un compatriote »

Autour de la table, le roi a fait semblant de ne pas entendre, l’infante d’Espagne a toussé, le premier ministre a levé les yeux au ciel. Que vient faire ici l’évocation de cette ex-gloire du foot devenue directeur de la campagne électorale de Bouteflika auprès des Algériens de France et d’Italie ? Ça tombe comme un cheveu sur le potage diplomatique. « El nino Presidente a besoin de culture physique ne trouvez-vous pas ? » Pourquoi pas Cervantès et Poulidor, Velasquez et Delon, Lorca et Dalida ?

Comment implorer le pardon des Grands d’Espagne pour cette collation grotesque entre un génie et un bipède. Ségolène devra renouveler ses Royale excuses. Le chemin de son calvaire n’a pas fini de lui faire saigner les genoux !

Faut-il que je m’attarde sur l’affliction profonde que m’inspirent ses propos ? Il faut se ressaisir, combattre les ténèbres, ami Druon entends tu ? Au secours le Louvre et les beaux-arts, les Goncourt, les académiciens de tous bords, les normaliens, les sorbonnards, à moi l’école des chartes, les lauréats du concours général, les agrégés et lettrés de tous poils et même les certifiés d’études et lecteurs du canard ! Mobilisation ! Qu’une giga manif s’organise en procession du boulevard Saint-Germain aux Pyrénées !

Heureusement sitôt lancé, mon appel à la révolte est entendu à l’Elysée. Un conseiller m’a conseillé de publier un démenti cinglant aux assertions mensongères de la feuille de choux ibérique. Car il est patent que le plumitif aviné du quotidien régional « Rioja » s’est perdu dans ses notes. D’ailleurs l’audition de la bande son de la boîte noire l’atteste. Le premier des Français a dit –- : « Picasso es uno de los suyos y tengo por seguro que numerosos españoles ven en André MALRAUX (et non pas Zidane) a un compatriota ».

André Malraux l’espagnol et Picasso le français ? Ah bon !

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