mardi 17 février 2009

Gwadloup: attention chute du mur.

« On sait où peut mener l'anticapitalisme extrémiste. C’est pourquoi le combat pour la moralisation du capitalisme est si important. »

C’est Henri Guaino, le conseiller spécial du Président qui s’exprime ainsi dés ce soir dans « Le Monde » en vedette américaine, pour chauffer la France impatiente d’écouter demain Sarkozy.

Il revient à la surface de ma mémoire mes séjours à Moscou, Tachkent, Almaty, Bichkek entre 1992 et 1994. La politique réformiste de Gorbatchev s’était soldée par un échec. Le « marché commun » de l’URSS avait volé en éclats. L’économie était exsangue. Des artères vides de toute circulation, des magasins désachalandés, des marchands à la sauvette pour quelques oignons et tomates vendues à la pièce, du beurre, un bocal de cornichons. Le rouble ne valait presque plus rien. Mes dépenses : hôtel, repas, taxis, interprètes blondes et brunes, vodka … me coûtaient au total pas plus de 15 dollars par jour. La plupart de mes interlocuteurs ne s’étaient pas offerts de chemises neuves ou une paire de chaussure depuis sept ans. Le pays était clochardisé.
On connait la suite, à la faillite du communisme a succédé la renaissance d’un capitalisme peut-être pas tout à fait « extrémiste » certainement pas « humaniste » ni « libéral » … A vous de trouver !

Il me revient aussi mes voyages à Sarajevo entre 1994 et 1996. Le siège de la ville par les barbares, une guerre du moyen-âge dans la banlieue de l’Europe. Le massacre de 350 000 malheureux boucs émissaires de la politique des grands. Mais l’exacerbation des communautés qui a conduit à l’implosion de la Yougoslavie sous la poussée des ultra nationalismes a été facilitée par la crise économique que traversait le pays.

Nous n’en sommes pas là.

Demain, comme Gorbatchev en 1985, Sarkozy va nous annoncer la fin des excès et le lancement d’une politique de moralisation dans la transparence, la glasnost quoi ! Le LPK, en apparence, ne demande pas autre chose « détewminasyon pou nou détotyé GWADLOUP »

Rassurons-nous. Il n’y a pas d’alternative, le capitalisme est le SEUL système proclame-t-on. Il est indestructible murmure-t-on. Il ne peut pas s’effondrer chuchote-t-on.

L’histoire ne bégaye jamais dit-on.

Bon mais restons vigilants, écartons nous du mur !

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