Je musarde à la Fnac Wagram la grande surface favorite des bobos parisiens. J’achète avec gourmandise le dernier livre de poche de José Saramago, Prix Nobel de littérature. Saramago est portugais.
Un peu plus loin je prends « l’Etranger » de Camus, Prix Nobel de littérature. Camus est français. Sur la même étagère, je feuillette deux livres de François Cheng de l’Académie française et deux étagères plus bas ceux de Julien Green le bien nommé immortel en habit vert.
Je cherche l’auteure de « l’Amour » Assia Djebbar de l’Académie française, et aussi Yasmina Khadra (en arabe Jasmin Vert) auteur sans prix, nobélisable et qui mériterait d’honorer l’épée sous la coupole - au fauteuil de Green ? - Je les trouve relégués au rayon littérature étrangère rubrique Afrique du Nord.
-- Pourquoi les académiciens ne figurent-ils pas tous au rayon littérature française ?
Interpellée, la vendeuse convient d’une anomalie de classement dont elle cherche la logique.
-- Je crois qu’Assia Djebbar n’est pas française alors que François Cheng l’est ! Me dit-elle avec assurance.
Je fais les grands yeux, la mâchoire m’en tombe.
-- Vous classez les auteurs selon leur carte d’identité ?
La libraire est contrite : -- ce n’est pas moi qui fait les rayons, c’est un jeune spécialiste du marketing formé à la grande distribution, un parfait inculte !
--Allons, je vous trouve bien médisante, dites lui que chez Auchan la purée Mousseline, le tapioca, les lentilles, le riz, les pâtes et le couscous sont au même rayon. Parlez-lui son langage il comprendra !
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