mercredi 15 mai 2013

Joyeuses Pâques Cahuzac !



Dimanche dernier pendant la bénédiction pascale « Urbi et Orbi » de François Pape place Saint-Pierre de Rome, un quidam  au milieu de la foule est tombé sur le pavé à s’en casser les genoux. Alors que les fidèles se dispersaient, des sœurs en cornettes  ont relevé le prostré avec douceur. Un évêque français compassé qui passait par là se porta au secours du pénitent. Il venait de reconnaître l’homme qui de toute urgence était venu lui réclamer le baptême quelques jours auparavant. L’ecclésiastique avait hésité, troublé par la ferveur de ce pécheur qui en signe de contrition avait élu domicile pendant la semaine sainte dans une boite en carton sous les murailles de la prison del Marmo. Pour se débarrasser de l’encombrant aux yeux suppliants, Monseigneur lui avait promis l’ondoiement ; une onction expéditive pour VIP en danger. La cérémonie s’était déroulée jeudi à la veillée dans une petite chapelle discrète du Vatican. Puis, deux heures durant, le chrétien nouveau s’était confessé. En lui accordant son absolution, le prélat qui pourtant en avait entendu de belles depuis son noviciat, se demanda si la consécration de la réincarnation de judas lui serait comptée lors du jugement dernier. Tourmenté il se précipita chez le Saint Père. Je viens lui dit-il d’accueillir au sein de notre Eglise un quidam qui a trahi tous ses serments, je tremble car il est capable un jour prochain d’aller nous vendre aux Hébreux ou aux Sarazins. Il est Français et se nomme Cahuzac.
« Je te couvre » répondit le Pape avec un sourire en coin.

Le lendemain, l’humble Pape s’agenouilla devant Jérôme et les quelques autres misérables rassemblés pour les pédieuses ablutions. Dans son homélie, il déclara « vous devez vous laver les pieds les uns les autres…car c’est un exemple que je vous ai donné pour que vous fassiez, vous aussi comme moi j’ai fait pour vous ». sic
En lavant les ripatons de Jérôme, le Pape songeait aux  mauvaises manières de François Hollande qui avait festoyé le jeudi de Pâques au dîner du CRIF au lieu d’aller célébrer le retour des cloches de Notre Dame de Paris. Ndlr : les nouvelles cloches viennent d’une fonderie de Hollande (Pays Bas), ne pas confondre avec celles qui volent à Notre Dame des Landes.
Informé du geste d’humeur papal, le Président François de France s’en fut au Maroc où il s’empressa d’aller se déchausser à la grande mosquée de Casablanca.
Score provisoire : deux à un en faveur de François de France.

Mais revenons à Jérôme.
De retour à Paris les pieds propres, il implora le pardon de tous ceux qu’il avait parjuré dans les yeux. Ce travail à plein temps réclamait de l’effort car depuis quarante ans, il mentait méticuleusement comme un arracheur de dents. Déjà à la faculté, il s’était découvert des dons pour la supercherie de haute volée. Un jour, le grand Brassens chantant lui donna ce conseil en post-scriptum  : « Si le vol est l’art que tu préfères Ta seule vocation, ton unique talent Prends donc pignon sur rue, mets toi dans les affaires Et tu auras les flics (et le fisc) comme chalands ». Alors, le cardiologue sans cœur, estimant que ses revenus n’étaient pas à la hauteur, ouvrit une clinique pour chauves au portefeuille bien garni. Le praticien fréquenta aussi les cabinets ministériels où il collecta la dîme des laboratoires pharmaceutiques. A la ville il était taupe de l’extrême droite auprès de Rocard puis de celui-ci auprès de Jospin ou l’inverse, la distance n’est pas si grande ! Il fréquentait les fortunes du Val d’Oise, celles des champs de course et des doubles jeux, celles de Chantilly et de Sarcelle, celles de la bande à DSK. La communauté des cyniques argentés le propulsa député, puis sous les applaudissements unanimes de ses pairs il devint le puissant président de la commission des finances, antichambre du ministère du budget. Tous savaient qu’il était ripoux. Qu’importe, il était protégé. La fraternité du silence veillait au grain. Il était encarté au PS, affilié à tous les clubs sélects. Franc-maçon bien entendu, avec un tablier comme couverture. Les flagorneurs guettaient les faveurs de ce malin beau gosse. Puis, allez savoir pourquoi, quelques jaloux distillèrent des propos de bistrots. La rumeur enfla jusqu’à devenir une info par la grâce de quelques journalistes vertueux. Le mur de l’argent se dressa aussitôt contre cette « inquisition ». Le ministre indigné, regardant droit dans les yeux jura son innocence. Tous ceux qui savaient le mensonge mentirent à leur tour. Non, le ministre des impôts n’avait pas volé le contribuable ! Tous, Président en tête, avec un formidable aplomb proclamèrent « je le crois ! ».
La ficelle était usée la minorité du devoir s’est réveillée. Celle de l’histoire de France, celle qui se relève au dernier moment lorsque tout parait perdu. Des fonctionnaires des finances, des douanes, de police, des magistrats et toute une ribambelle de républicains du devoir sans majuscule ni ruban crachèrent les morceaux du puzzle de l’indignité. Devant l’imminence du scandale, l’enrichi fut sommé de porter le chapeau. C’était ça ou la geôle de Bernard Tapie. Las, le fusible a fait long feu. La maison France s’embrase. Les élites sont menacées : l’inspection des finances est contaminée, les ponts sont minés, les ingénieurs désarmés. Car ce n’est pas de mensonge dont il s’agit, mais de vol en bande organisée.
Et le Pape dans tout cela ?
Il est comme nous, il attend un miracle !

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