En Normandie chacun sait qu’un serment bien arrosé
est promesse de félicité. En revanche, une cérémonie sans crachin est présage
de misères.
D’où le
dicton : « à mariage pluvieux mariage heureux »
L’adage
existe aussi en Arabie Saoudite. Mais pour d’évidentes raisons de traduction et
de météo, on dit « à mariage plus vieux mariage heureux »
Dans la sèche citée de Bahrah, un fringant
vieillard de 95 ans a convolé en énième noce avec une jeunesse de 30 printemps.
Sa première épouse (94 ans), ses dix-huit enfants et ses 45 petits enfants
assistaient au mariage. La presse locale rapporte que Hamdan fait ses six
kilomètres à pied chaque jour pour aller prier à la mosquée de son village et
qu’il ne boit que le lait de ses chamelles … !
Chez les créatures voilées, les espoirs de bonheur
augmentent aussi avec l’âge. Elles veulent toutes coiffer
Sainte-Catherine ! Ainsi, la jeune Buraïdah a provoqué
un scandale en hurlant à son mariage : « au
secours, au secours, je n’en veux pas ! » Prétextant son âge de douze
ans, la promise refusait de convoler avec son fiancé octogénaire. « La,
la ! » criait-elle « je ne veux pas devenir la belle-grand-mère
de quarante petits enfants tous plus grands que moi ! ». Un
journaliste qui passait par là, sans doute pour amuser ses
lecteurs, rapporta les faits et déclencha un formidable débat
national. Depuis, le pays est divisé. Il y a d’un coté les internationalistes
légalistes qui rappellent que le Royaume a signé les conventions
onusiennes entérinant l’âge de la majorité à 18 ans. De l’autre il y a la fatwa
du mufti du royaume Abdulaziz Al-Cheikh qui fixe à 10 ans le permis de se
marier. Le prophète n’a-t-il pas montré la voie en épousant il y a quatorze
siècles Aïcha, une fillette de neuf ans ?
Dans un souci d’apaisement, le Ministère de la Justice a décidé de nommer une commission chargée « de suivre le
dossier et de prendre les mesures qui s’imposent » et la cour de cassation
a été saisie. Chacun est rassuré.
Autre
polémique, celle de l’union « messyar » ou mariage plaisir dont voici
le mode d’emploi : il suffit de dire : « je t’épouse pour le
plaisir sans aucun héritage et pour une durée déterminée… » Si elle dit
oui en présence de deux témoins pris au hasard l’union est hallal. On peut coucher tranquille. Pour le
Cheikh Al-Aoudeh ce type de mariage CDD est parfaitement légal, mais à l’autre
bout du royaume son collègue Al-Obaikan vilipende cette tartuferie qui
serait d’origine chiite. Difficile d’y retrouver son latin !... En
attendant les petits malins et les grandes coquines profitent du vide
chariatique.
Au Majlis el
Choura l’Assemblée Royale, des voix s’élèvent qui souhaiteraient
légiférer une bonne fois pour toutes sur ces questions. Mais trop de lois tue la loi, et de citer l’exemple de la France, terre de
liberté qui vient de légaliser l’union « contre nature », alors que
les homosexuels saoudiens encourent le billot. Comment harmoniser la
mondialisation des mœurs ?
Au pays du
hijab, la nudité fait scandale même à la cour. Ainsi, le vieux roi
Abdallah a t-il osé se faire photographier aux côtés d’une saoudienne dévoilée ! Oui vous avez bien lu, le
visage de la femme était intégralement nu. On lui voyait les yeux, le nez, le
menton…tout quoi ! Le cliché est paru à la une des journaux. Selon la
légende, le monarque a même serré la main de la professeure de chirurgie. Au
train où vont les choses et si Allah lui prête une vie de centenaire, le
monarque permettra peut-être aux femmes de conduire une voiture… !
Justement, un ingénieux inventeur français,
transfuge de Renault-PSA, vient de mettre au point la burkamobile. Avant d’être
exposé au Mondial de l’Auto, le prototype a été présenté à Riyad par le
ministre Montebourg qui en a profité pour signer la vente de centrales
nucléaires et recueillir la promesse éphémère de rachat d’une raffinerie
normande. Quelques jours plus tard, il a été rejoint par son collègue de la
défense accompagné de quelques amiraux en charge de la navigation du serpent de
mer Sawari dont personne ne sait quand il crachera les feux d’un nouveau scandale.
Mais
l’important n’est pas là.
Les deux
ministres ont parlé du Mali, exposant avec brio et convictions les raisons de
l’expédition punitive de Tombouctou. La France de Hollande, ont-ils
déclaré, est celle de l’Universalité des Droits de l’Homme et du Citoyen. En
aucun lieu elle ne tolérera que des terroristes imposent des
pratiques barbares, qu’ils tranchent les mains et les cous, qu’ils voilent et
violent les femmes… Désormais, les Rafale et les Famas cracheront le feu de
l’enfer sur tous ceux qui récusent le paradis sur terre en bafouant la justice élémentaire auquel
chaque être humain a droit.
Les Saoudiens ont poliment opiné… Un ange est passé…
La veille, à Riyad, Lamia, petite fille
de 5ans, battue, violée, ensanglantée, cautérisée… venait de mourir. Reconnu
coupable son ignoble géniteur, un célèbre prédicateur maboul est
vite sorti de prison. Car en Arabie Saoudite, l’infanticide n’est pas un crime.
La maman a reçu en compensation le prix du sang de
sa fille soit la somme de 45 mille euros, déduction faite de l’abattement de
50% pour sexe féminin.
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